Névroses

Des antidépresseurs pour mon chien

Publié le 14/03/2011
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VOTRE BICHON chéri ne mange plus ? Il dort toute la journée et ne vous fait plus la « fête » quand vous rentrez de l’officine ? Ne cherchez plus, c’est la dépression qui menace Médor ! Mais attention, ce n’est pas parce que vous êtes pharmacien qu’il faut céder à l’automédication sauvage. Ni le Prozac qui traîne sur la table de nuit ni le Lexomil de grand-mère ne conviendront à votre ami à quatre pattes. Car, vous le savez, s’ils sont souvent proches par leur composition, les médicaments à usage humain ne sont pas proposés aux mêmes dosages lorsqu’ils sont destinés à l’animal. De tout cela, il sera largement question lors du documentaire, diffusé demain soir sur France 5, intitulé « Chiens et chats sous Prozac ». Vous y apprendrez aussi comment, aux États-Unis, des cliniques vétérinaires spécialisées dans les traitements des troubles du comportement animal fleurissent pour appliquer des thérapeutiques psychiatriques (non remboursées par la Sécurité sociale) : traitement antistress pour Priscilla, cette chatte qui se lèche jusqu’au sang quand sa maîtresse s’absente, ou encore cure anxiolytique pour Timi, un caniche agressif qui passe ses journées à aboyer. « L’anthropomorphisme a dépassé toutes les bornes en Amérique du Nord », estime Hank Davis, ce psychologue « évolutionniste » qui déplore que « les chiens et les chats partagent désormais la vie et les névroses des hommes ». Au pays de l’oncle Sam, même les comportements humains les plus déviants sont créateurs de profits. Le marché des soins portés aux animaux y a atteint cette année 43 milliards d’euros.

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2819