1-La saison des puces c’est toute l’année !
La température quasi constante offerte toute l’année par les logements modernes a pérennisé depuis longtemps l’activité des puces bien au-delà de la période printemps-été. Les œufs du parasite chutant au sol peuvent ainsi poursuivre leur cycle de développement dans le foyer quelle que soit la saison. Par ailleurs, la rencontre d’un congénère parasité lors d’une promenade, sera toujours une source d’infestation potentielle. En pratique, il est admis que la protection antipuce d’un chien ou d’un chat doit être quasi annuelle.
2-Le changement climatique a changé les habitudes d’autres insectes piqueurs
Prenons l’exemple du phlébotome. C’est un petit moucheron piqueur actif à la tombée de la nuit dans le pourtour méditerranéen et qui transmet une zoonose grave, la leishmaniose. Dans les zones d’enzootie (sud-est de la France, corse), sa période d’activité n’a cessé de se rallonger avec le réchauffement climatique. Aujourd’hui, sa présence active est observée à partir de mars et jusqu’en octobre, voire novembre, selon les années. La prévention des piqûres de phlébotomes chez le chien en zone à risque doit donc être conseillée au minimum jusqu’à octobre avec un produit répulsif adapté (colliers : Seresto, Scalibor, Merlin…/Spot-on : Vectra 3D, Effitix, Frontline Tri-Act, Advantix…).
3- Le traitement préventif de certaines maladies transmises par les moustiques doit être prolongé bien au-delà de la période d’exposition
Changeons d’insecte et intéressons-nous aux moustiques ! La dirofilariose cardiaque est une nématodose transmise aux carnivores domestiques par les moustiques notamment en Amérique du Nord (USA, Canada), Australie et Japon. Aux USA, la période d’activité des vecteurs couvre quasiment toute l’année dans une grande partie du territoire. En France, seuls quelques foyers sont connus dans le Sud-Ouest. La prévention associe généralement des antiparasitaires externes répulsifs (le plus souvent à base de pyréthroïdes) à une lactone macrocyclique filaricide, active contre les formes larvaires, administrée par voie orale, spot-on ou injectable (ivermectine, sélamectine, moxidectine, éprinomectine…). De façon générale, pour un chien ou un chat qui revient d’un voyage en zone à risque ou qui vit dans les DOM-TOM (Antilles, Guyane Réunion où la maladie est très fréquente), il faut conseiller le maintien du traitement filaricide larvaire pendant un mois après la période d’exposition.
4- La majorité des tiques (Ixodes spp., Dermacentor spp.) présentent un nouveau pic d’activité à l’automne !
Pour terminer passons aux acariens ! En France principalement 3 espèces de tiques parasitent les carnivores domestiques : Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus. Alors que seule cette dernière espèce est xérophile et donc particulièrement active durant l’été dans le pourtour méditerranéen, les deux autres, plus largement représentées sur le territoire français, sont plutôt actives au printemps et à l’automne. En fait, dès que la température extérieure dépasse 8 °C, ces tiques sont actives ce qui, avec le réchauffement climatique, arrive de plus en plus souvent pratiquement toute l’année sur une grande partie de la France. Notons également que Rhipicephalus, bien qu’adaptée aux climats chauds, est capable de passer tout son cycle en intérieur dans les bâtiments et, dans ce cas, son développement ne sera pas influencé par la température extérieure !
Il conviendra donc de conseiller aux propriétaires de chien ou de chat de maintenir une protection anti-tique à la rentrée, surtout si l’animal est exposé en raison de son mode de vie (passages réguliers dans le jardin, promenade en forêt, chien de chasse…).
De manière générale, il est important de renforcer le conseil antiparasitaire externe de rentrée, en mettant en avant le maintien d’une protection contre les puces et les tiques pour les chiens et chats, quelle que soit la région de l’Hexagone où l’on se trouve. Dans le Sud-Est on insistera en plus sur la prévention de la leishmaniose. Pour les animaux revenant de voyage à l’étranger ou vivant dans les DOM-TOM, le conseil sera adapté selon les cas (zones à risque de leishmaniose ou de dirofilariose cardiaque notamment).
Dr Vet. Florence Almosni-Le Sueur
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