- Nous pensons qu’il faut aller aux urgences. C’est plus raisonnable…
En réponse à la panique qui l’envahit, la femme passe une main sur son visage et détourne son regard pour ne pas montrer ses yeux rougissant.
- Pardon, mon téléphone sonne, dit-elle en fouillant nerveusement dans son sac à main. C’est mon mari. Allô ? Antonin vomit ? Oui, je le dis au pharmacien. Il vomit, ajoute la femme en regardant Julien et Emmanuel.
- Demandez à votre mari si votre fils arrive à bouger la tête.
Lorsque la femme raccroche, elle est très pâle.
- Mon mari me dit que c’est très douloureux pour Antonin de tourner la tête.
Elle se met à pleurer.
- Madame, nous sommes là. J’appelle le 15. Rappelez votre mari, s’il vous plaît, dit Julien.
En aparté, il demande à Emmanuel d’emmener la femme dans la salle Pasteur. Le trio quitte l’espace de vente sous le regard des autres personnes qui cherchent à savoir ce qui est en train de se passer. Pour que la situation ne devienne pas un spectacle, Marion, Kenza et Christèle reprennent la conversation avec leurs patients respectifs.
- Donc vous m’avez dit qu’il vous faut ce médicament, celui-ci, et une seule boîte du laxatif, c’est bien cela Madame Brunot ?, dit Kenza en forçant la voix pour attirer l’attention de la petite bonne femme, plus occupée à regarder la porte de la salle Pasteur.
- Ben, dites donc…, ajoute la patiente en faisant une grimace, espérant que la pharmacienne lui dévoile quelques secrets.
Voyant qu’elle ne tirerait rien de la pharmacienne, Madame Brunot renonce :
- Oui, une seule boîte de ça. J’en ai cinq d’avance.
Dans la salle Pasteur, Julien explique la situation au médecin régulateur :
- Jeune homme de dix-neuf ans, étudiant à Rennes, forte fièvre depuis hier, raideur à la nuque, et très photophobique.
- Le patient est avec vous ?
- Non, il est chez lui. Nous sommes avec sa mère qui nous a alertés.
- Pourquoi n’est-il pas allé chez le médecin ?, demande le régulateur, laissant deviner un ton de reproche dans sa voix.
- Pas de rendez-vous avant après-demain chez le médecin traitant, répond sèchement le pharmacien. Quelle est la conduite à tenir ? Peuvent-ils venir aux urgences ou est-ce que vous envoyez une ambulance ?
- Il n’y a peut-être pas de quoi s’alarmer. Du paracétamol, vous avez essayé ?
- Je vous dis qu’Antonin est étudiant à Rennes. Il y a des cas groupés de méningites dans ce secteur, et il n’est pas vacciné contre le méningocoque B. Alors si ! Il y a de quoi s’alarmer, s’agace Julien.
Le médecin régulateur marque un temps de silence.
- Quelle est l’adresse ?
Après avoir donné l’adresse du domicile des parents de l’étudiant, Julien demande :
- Antonin est revenu hier de Bretagne en Blablacar. Il va falloir avertir les passagers et le conducteur ? Comment ça se passe ?
- Effectivement. C’est au médecin de prévenir l’ARS qui fera le nécessaire. Pas au pharmacien.
- Il n’est pas dans mon intention de prendre la place du médecin. Je voulais juste vous prévenir de ce covoiturage.
- Merci. L’ambulance du SAMU est partie. Bonne journée.
Laissant sa colère de côté après avoir raccroché, Julien explique la conduite à tenir à la mère assise devant lui, et au père qui est au téléphone :
- Le SAMU arrive chez vous. Antonin va être pris en charge rapidement.
(à suivre…)
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