En ce jour de marché, la pharmacie du Marché est bondée. À côté de Marion, Côme observe la pharmacienne réaliser sa dispensation, lui-même observé par Madame Rahia.
- Côme est en seconde. Il est avec nous pendant deux semaines, en stage, dit Marion à la patiente.
- Quand ma fille avait votre âge, il n’y avait pas de stage au lycée. Ça a bien changé en quinze ans.
Puis caressant son ventre arrondi, elle ajoute sur le ton de la plaisanterie :
- Et ça aura encore changé dans quinze ans. Ah, j’oubliais, vous avez reçu mes bas ?
- Je vais aller voir Madame Rahia.
Le stagiaire suit la pharmacienne dans le back-office. Lorsqu’ils sont hors de vue, il demande à Marion :
- Elle a quel âge la dame ?
- Tu lui donnes combien ?
- Je ne sais pas trop, mais plus de 40 ans en tout cas…
Marion éclate de rire.
- Je te l’accorde, elle ne fait pas son âge. Elle a 60 ans.
- Mais non !
- Mais si. C’est ce qu’on appelle une grossesse gériatrique (cf. Episode 269). C’est très rare.
- C’est fou. Je ne pensais pas qu’on voyait des gens aussi bizarres à la pharmacie, enfin je veux dire des gens qui ont des trucs bizarres.
- Et ça te plaît ?
- En vrai, oui. C’est cool.
De retour au comptoir, Marion est questionnée par Madame Rahia :
- Et votre jeune collègue, il est papa ?
- Oui, d’un petit Léon. Il est né hier.
- Quel bonheur ! Il n’est pas là pour que je le félicite ?
- Il vient juste de partir.
Dans la chambre de la maternité, Karine est émue en voyant le petit Léon contre sa maman. Julien est assis au bord du lit.
- Je me rends compte que l’allaitement, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais maintenant, ça va. N’est-ce pas petit Léon d’amour, dit Juliette, émerveillée par son fils. Au fait, est-ce que le gouvernement va faire marche arrière à propos des remises ?
- Tu es incroyable ma chérie. Tu viens à peine d’accoucher et tu t’inquiètes de l’avenir de la profession, lui dit Julien.
Karine commence à expliquer la situation quand elle est interrompue par l’auxiliaire de puériculture. Cette dernière ne cesse de parler ; les trois pharmaciens l’écoutent d’une oreille distraite
- Il vous faudra du sérum physiologique, poursuit l’auxiliaire. Ça existe en petit flacon. Si j’ai un conseil à vous donner…
Elle se tait soudain, regarde Juliette et ajoute sur le ton de la confidence :
- Achetez-les à la parapharmacie. Ce sera beaucoup moins cher qu’en pharmacie.
Fière de sa recommandation, elle ajoute avec un grand sourire :
- Et, sinon, vous faites quoi dans la vie ?
- Je vous le donne en mille ; je suis pharmacienne, et je vends mon sérum physiologique en dosette moins cher qu’en grande surface ou en parapharmacie. On a même une offre en ce moment, si ça vous intéresse.
Juliette savoure l’effet de sa réponse tandis que l’aide puéricultrice baisse le nez puis repart sans dire un mot.
- Non mais, c’est quoi ces préjugés ?
- Vous n’avez pas fini d’en entendre des conseils. Je crois surtout qu’on apprend à être parent toute sa vie, dit Karine.
- Je commence donc le stage de ma vie, dit Julien en écoutant son ancienne maître de stage (cf. Épisode 1).
Puis, se penchant doucement vers le lit, il dépose un baiser sur le front de son fils.
(À suivre…)
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