- Non, on ne peut pas, dit Julien sans hésitation.
- Mais c’est absurde ?, Ça va à l’encontre de l’intérêt de santé publique, répond Christèle.
- Je suis d’accord, mais nous ne pouvons prescrire et administrer les vaccins que dans le cadre des recommandations du calendrier vaccinal et jusqu’à nouvel ordre, la vaccination contre le méningo B n’est pas recommandée chez l’adolescent.
- Bon, ben j’ai donné une fausse information à Madame Dupré, reconnaît la préparatrice.
- En même temps, c’est tellement difficile de s’y retrouver entre les recos de la HAS, le calendrier vaccinal, les indications remboursables… Tiens puisqu’on parle de vaccination, j’ai failli ne pas vacciner Gigi hier contre le DTP.
- Pourquoi ? Elle n’est pas venue à son rendez-vous ?
- Si, mais la solution injectable était bizarre et surtout, il y avait une particule qui flottait.
- Tu as fait quoi ?
- J’ai regardé dans le Vidal, et effectivement, j’avais oublié ce détail, il peut y avoir une sédimentation. Après avoir agité, ça a disparu. J’étais à deux doigts d’appeler le laboratoire, explique le pharmacien.
Alors qu’il s’apprête à quitter le back-office, Julien jette un coup d’œil sur le « Quotidien du pharmacien » posé sur le comptoir de déballage des commandes. L’article sur les dérives sectaires attire son attention.
- On a des nouvelles de Monsieur Loiseau (cf. Épisode 253) ?, demande-t-il soudain.
- Personne ne l’a vu depuis plusieurs semaines.
- Pas de délivrance de son anticancéreux oral depuis le mois de décembre, note Christèle en consultant le dossier du patient.
- On dit dans cet article que le cancer est le secteur médical où il y a le plus de signalements de dérives sectaires. Je crois qu’on a une belle illustration avec Monsieur Loiseau.
- Mon beau-père le connaît bien, ils étaient collègues de travail, intervient Maryline, une microfibre dans une main et le spray nettoyant dans l’autre. Ils se voyaient souvent mais depuis quelques semaines, Alain Loiseau est très distant. Il a beaucoup maigri mais il assure qu’il se sent mieux. Il a dit à mon beau-père qu’il ne voulait pas être empoisonné par les médicaments, et que son « docteur » lui donnait des gélules de plantes bien plus efficaces. Heu, attendez, c’est du gui…, poursuit la femme de ménage.
- Du gui ?, s’exclame Marion.
- Son docteur comme il dit, c’est cette femme, je ne sais plus son nom, qui s’est improvisée thérapeute. Elle l’a complètement embobiné, dit Julien en fronçant les sourcils.
- On ne peut rien faire ?, demande Christèle.
- Je vais en parler à Carine et J-C et je vais faire une déclaration auprès de l’Ordre. C’est qui son médecin oncologue ?
- Jacques Karinski, au CHU.
- J’essaie de le contacter également, dit le pharmacien.
- Remarque, quand je pense à Monsieur Madeleine qui a essayé tous les traitements, qui depuis dix ans passe sa vie à l’hôpital et qui finalement décide d’aller mourir en Suisse, je me demande…
Julien interrompt Marion.
- Tu te demandes quoi ? Monsieur Loiseau a le droit de refuser les traitements conventionnels, mais on n’a pas le droit de le laisser se faire manipuler sans réagir, par une pseudo-thérapeute qui abuse de sa confiance.
(à suivre…)
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