À Nantes, ville réputée pour ses défilés mouvementés, « on a un peu l’impression d’une manifestation contrainte », explique Philippe Grandon, coprésident de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de Loire-Atlantique (FSPF 44), qui a dû composer avec les autorités pour trouver un créneau en marge de la mobilisation générale du 18 septembre.
Reste qu’en tête du cortège de pharmaciens nantais, se trouvaient unis les délégués de la FSPF, de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), de l’URPS et du conseil régional de l’Ordre. Derrière eux, 400 personnes, selon les renseignements territoriaux. Parmi elles, Éric Priou, titulaire à Erbray (Loire-Atlantique), qui travaille seul, faute d’avoir trouvé un apprenti, et redoute de devoir fermer son entreprise « d’ici à 5 ans » si on ne revient pas sur l’arrêté du 4 août. « Pourtant, nous avons sauvé l’État au moment du Covid, j'ai vacciné parfois jusqu’à 21 heures », rappelle-t-il.
Dans les rangs des manifestants, il n’y avait pas seulement les représentants de petites officines, mais « de pharmacies de toute sorte. C’est nouveau ! Il y avait même des entreprises apparemment en bonne forme financière, mais leurs titulaires, qui ont fait de lourds investissements, se sentent en danger », remarque Alain Guilleminot, président de l’URPS Pays de la Loire, armé d’un sifflet et d’un smartphone pour filmer le cortège et diffuser la vidéo en direct sur les réseaux sociaux.
Sifflet, sirène, porte-voix… les manifestants étaient particulièrement bruyants. Après un arrêt devant la CPAM et l’ARS, un détour a été effectué – sans qu’il soit initialement prévu - pour passer devant la plus grosse officine de la ville, la Pharmacie de Paris. « Elle est restée ouverte. Or elle est impactée comme nous tous. Elle aurait pu au moins fermer deux heures », estime le président de l’URPS local. D’ailleurs, le long du parcours, la Pharmacie de la Maternité, qui était restée ouverte le 30 mai 2024, avait baissé le rideau ce matin.
La manifestation s’est finalement terminée dans le calme devant la Préfecture, pressée par la police qui redoutait que l’autre défilé ne la rejoigne. Ce n’est qu’après que la direction de l’ARS a finalement accepté de recevoir une délégation. Laquelle a été écoutée trois quarts d’heure.
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