En Belgique, à l’issue d’une expérimentation prolongée à deux reprises, tous les pharmaciens pourront désormais accompagner leurs patients sous benzodiazépines et apparentés dans la réduction de leur traitement.
Le conseil des ministres belge, sur proposition du Premier ministre, Frank Vandenbroucke, a décidé vendredi de pérenniser le programme de sevrage progressif de benzodiazépines et apparentés (zolpidem, zopiclone…) en pharmacie. Prescrit par le médecin traitant, cet accompagnement du patient dans la réduction de son traitement appartiendra désormais aux missions du pharmacien.
Jusqu’à présent, le concept a fait l’objet d’une expérimentation menée depuis février 2023, puis reconduite un an plus tard en raison de son succès et fin 2024. En pratique, ce programme de réduction graduelle de la consommation de benzodiazépines et apparentés est tout d’abord prescrit par le médecin généraliste et le pharmacien y participe par la préparation de piluliers. Plus de 11 000 patients ont bénéficié de cette expérimentation, financée à hauteur de 878 000 euros par la caisse nationale d’assurance-maladie belge (Institut national d'assurance-maladie, Inami), sous la forme d’un accompagnement en différentes étapes, dont le nombre était laissé au choix du patient. 57 % des patients ont opté pour un sevrage en dix étapes, 13,9 % en sept étapes tandis que 29,1 % ont choisi de le suivre en cinq étapes. Selon la presse belge, le pays serait le plus gros consommateur européen de ces molécules avec deux millions de personnes sous traitement.
En France, la déprescription de benzodiazépines suscite également l’intérêt de la profession. Le groupement Totum a débuté une expérimentation en décembre 2024, incluant une vingtaine de pharmaciens affiliés. Mené sous l’égide du CHU de Grenoble, en concertation avec le médecin prescripteur, ce suivi de six mois s’adressera à 300 patients consommateurs chroniques. Les résultats attendus en 2026 feront l’objet d’une publication.
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