Les négociations ont repris entre Sanofi et les autorités de santé sur le prix de Praluent (alirocumab). Le 19 juillet, Sanofi a suspendu sa demande de déremboursement de sa spécialité contre l’hypercholestérolémie. Le laboratoire avait brandi cette menace, estimant que les conditions d’accès au médicament n’étaient pas « économiquement viables » face à la hausse de la demande.
Sanofi est revenu sur sa demande de déremboursement du Praluent (alirocumab). Au cours de négociations tendues avec les autorités de santé sur la réévaluation du prix et la prise en charge de cet injectable contre l’hypercholestérolémie, le laboratoire avait annoncé, le 26 juin, qu’il se voyait « contraint » de recourir au déremboursement. Sanofi estimait qu’il n’était « plus économiquement viable » de répondre à la demande, en hausse constante. Le 19 juillet, l’industriel est finalement revenu en arrière. Sa porte-parole a annoncé « travailler avec les autorités à l’élaboration dans les semaines à venir d’une solution collective et durable » pour « garantir l’accès à Praluent dans les meilleures conditions ».
Le 26 juin dernier, Sanofi avait expliqué que « le nombre de patients traités par Praluent n’avait cessé d’augmenter depuis 2020, allant jusqu’à doubler entre 2023 et 2024, soutenu par l’élargissement progressif de ses indications validées par la Haute Autorité de santé (HAS). Pendant cinq ans, Sanofi a fait le choix d’honorer la demande croissante des patients et des professionnels de santé, sans que les conditions de mise à disposition du traitement ne soient adaptées par les autorités. Ce choix n’est plus économiquement viable », jugeait le laboratoire. Le prix de Praluent est fixé actuellement à 430,37 euros. Sanofi avait également rappelé avoir « investi plus de 20 millions d’euros en France pour renforcer ses capacités industrielles, notamment sur son site de Vitry-sur-Seine, qui assurera, dès 2025, 80 % de la production mondiale de la substance active de Praluent ».
La perspective d'un éventuel déremboursement a suscité l’incompréhension des spécialistes et des patients à haut risque neuro-cardiovasculaire. Lors d’un webinaire le 18 juillet, Lionel Ribes, président de l'association nationale des hypercholestérolémies familiales et lipoprotéines (ANHET. F), a indiqué que cette situation engendrait une « inquiétude extrême » et « une angoisse de la récidive » chez les patients à haut risque. Selon la HAS, la population cible de Praluent est estimée entre 580 et 2 637 patients en France.
Praluent est indiqué chez l’adulte dans l’hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale), la dyslipidémie mixte et dans la maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie, uniquement en association avec une statine (avec ou sans autres hypolipémiants) ou en cas d’intolérance ou contre-indication aux statines (avec ou sans autres hypolipémiants).
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