- Le stock se réduit comme peau de chagrin, dit Karine.
Maëlys écarquille les yeux.
- Le stock diminue à vue d’œil si tu préfères Maëlys, traduit Emmanuel, voyant que la jeune apprentie ne comprend pas l’expression employée par la pharmacienne.
Sans y prêter attention, Karine poursuit son raisonnement :
- Emmanuel, vous pouvez me sortir la liste de tous les patients sous quétiapine et la date prévue pour le renouvellement de leur traitement ? Et aussi le médecin prescripteur et depuis combien de temps ce traitement est stable, sans changement.
- Vous voulez anticiper, c’est ça ?, sourit le préparateur, heureux d’une telle initiative.
- Exactement. Nous ne devons plus être passifs devant une rupture de stock.
- J’adhère totalement, dit Emmanuel. Je pense que ce sera possible de préparer tout ce que vous demandez.
- Merci Emmanuel. De mon côté, je vais prendre contact avec Bob, un ami pharmacien qui s’est spécialisé dans les préparations magistrales.
Emmanuel se frotte les mains.
- Tu vois ma petite Maëlys, j’aime quand on passe à l’action. Ne plus subir, réagir…
La jeune apprentie n’écoute pas, trop occupée à découvrir les nouveautés de la gamme La Poche Rosée.
- Bref, reprend le préparateur, dépité du peu d’attention que lui porte la jeune femme.
Dans l’espace client, Kenza tente d’abréger la conversation avec Madame David, une bavarde pathologique.
- Comment je vais faire moi ? Il m’a dit comme ça, sans détour, qu’il prenait sa retraite et qu’il fallait que je trouve un nouveau médecin. Vous comprenez, il est tout seul dans son cabinet. Je ne peux même pas aller voir ses collègues puisqu’il n’en a pas… Ah ! Ça m’inquiète tout de même de me retrouver sans médecin. Vous n’en avez pas un sous la main vous ?
- Vous n’êtes pas la seule, malheureusement, répond la pharmacienne. Vous devriez contacter la CPAM.
- Vous croyez ? Parce que j’ai demandé au docteur Breton, mais la secrétaire m’a répondu qu’il ne prenait pas de nouveaux patients.
Désespérée, Kenza jette un regard vers Marion, amusée par la situation. L’adjointe finit par venir au secours de sa collègue :
- Excusez-moi Madame David. Kenza, ton rendez-vous t’attend.
D’abord surprise, Kenza comprend le stratagème :
- Ah oui, mon rendez-vous. Bien sûr, il faut que je vous laisse Madame David.
Rapide comme l’éclair, Kenza s’éclipse dans le back-office. Quand Marion la rejoint, l’adjointe la remercie chaleureusement :
- Comment tu m’as sauvé la vie ! Merci, vraiment merci. Elle était en boucle sur sa recherche de médecin traitant. Elle croit qu’on en vend à la pharmacie ?
- Non, c’est en rupture, plaisante l’autre pharmacienne. Remarque, je comprends son inquiétude, c’est inadmissible de se retrouver sans médecin.
- Le problème avec Madame David, c’est qu’elle vient toujours aux horaires où c’est full.
Regardant par la fenêtre, Kenza ajoute :
- Tiens, elle a trouvé quelqu’un d’autre à qui parler. Celui-là n’est pas près d’avoir ses médicaments.
Dans le bureau, Karine est au téléphone avec son confrère Bob quand Alice se présente à la porte.
- Tu voulais me parler ?
- Karine, je sais quel sera mon sujet de thèse, répond l’étudiante enthousiaste. Les figures féminines de la pharmacie.
(À suivre…)
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