L’usage des réseaux sociaux pour mettre en avant sa pharmacie est-il déontologiquement permis ?
Cet usage n’est pas encore inscrit dans le Code de déontologie en vigueur. Un vide que la doctrine ordinale a comblé puisqu’elle assimile ces supports aux vitrines de la pharmacie. Sur leurs comptes Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn, les pharmaciens sont ainsi tenus d’observer les mêmes règles que dans leurs vitrines. Principale conséquence, que ce soit sur les réseaux sociaux ou en vitrine, « exposer, c’est s’exposer ». Mieux vaut le faire avec les bons filtres.
Que peut communiquer le pharmacien ?
Présenter les activités et les services de la pharmacie est parfaitement licite. Une telle publicité est autorisée dans la mesure où elle procure au public une information utile, sans lui conférer une dimension commerciale excessive. La difficulté est de trouver le bon positionnement, l’écart entre information et publicité excessive est étroit, en particulier sur les réseaux sociaux où la tentation de se libérer des règles déontologiques devient virale.
Quels sont les procédés interdits ?
Toute publicité réalisée par votre pharmacie ne doit pas être assimilée à une activité de démarchage ou de sollicitation de commandes. L’utilisation de procédés racoleurs afin de chercher des clients à l’extérieur de la pharmacie est illicite. Les partenariats rémunérés avec les laboratoires sont par exemple interdits. Tout comme les jeux-concours et autres tombolas afin d’augmenter son audience, notamment à l’occasion du populaire Black Friday. Les pharmaciens ne peuvent adopter sur les réseaux sociaux les mêmes pratiques que les influenceurs en bousculant les codes de la profession.
La forme compte-t-elle autant que le fond ?
Le fond et la forme sont indissociables. Les accroches tapageuses, aguicheuses et les messages incitatifs cherchant à se singulariser de ses confrères sont déontologiquement incorrects. Ainsi, une pharmacienne avait affiché en vitrine un vaccin = un café offert afin d’encourager la population à se faire vacciner contre la grippe. Une formulation trop corsée pour l’instance ordinale qui lui a expressément demandé de retirer l’affiche. Doser sa communication s’impose. La neutralité étant le mot d’ordre déontologique.
Quelle est la règle d’or en matière de publicité sur les produits hors monopole ?
Une telle publicité est admise, à condition de : demeurer loyale ; se présenter sur un support compatible avec la dignité de la profession ; observer tact et mesure dans sa forme et son contenu ; ne pas être trompeuse pour le consommateur (flashez le QR Code).
Quel est le risque en cas de communication agressive ?
S’attirer les foudres ordinales. Le degré de la sanction dépendra de l'approche que peut avoir sur la publicité et la concurrence tel ou tel Conseil régional, et selon que les poursuites sont exercées par le Président de ce conseil, garant de l'intérêt général de la profession, ou par un pharmacien victime d'une concurrence qu'il trouve personnellement abusive. Les sanctions disciplinaires comportent rarement une interdiction d'exercer et se limitent la plupart du temps à l'avertissement ou au blâme.
Peut-on tout dire, entre pairs, sur un groupe Facebook fermé ?
Les pharmaciens doivent veiller à : respecter le secret professionnel auquel ils sont tenus, y compris au sein d’un groupe de pairs ; ne pas porter atteinte à la dignité de la profession ; garder une attitude confraternelle. La diffamation, l’injure, les propos insultants et malveillants sont pénalement répréhensibles. A vous maintenant de définir votre zone d’influence !
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