Les tests permettant de détecter la présence de substances psychoactives dans les boissons fleurissent depuis la médiatisation du mécanisme de la soumission chimique. Certains pharmaciens en proposent, mais le peuvent-ils ? Réponse de l’Ordre.
Généralement présentés sous forme de bandelettes à plonger dans les boissons, les tests de dépistage de soumission chimique sont proposés dans les festivals, les milieux festifs et, de plus en plus, dans les pharmacies pour moins de 10 euros. L’Ordre des pharmaciens, sensible au sujet des violences sexistes et sexuelles et moteur dans la prise en charge des victimes de soumission chimique, se montre plus que sceptique sur la place de ces tests en officine.
« À ce stade, je ne peux qu’émettre des réserves », lance Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens lors d’un point presse, ce 29 janvier. « L’Ordre n’a pas creusé la question mais ce qui interroge, c’est que, à ma connaissance, ces tests n’ont pas de marquage CE et à ma connaissance, ce sont des tests pour lesquels la sécurité n’a pas été vérifiée », poursuit la présidente qui pourtant, ne « peut balayer d’un revers de la main l’idée de tester une boisson. Mais il y a des questions qui se posent autour de ces tests. »
Selon Carine Wolf-Thal, « le risque, c’est que le résultat soit faussement rassurant et juridiquement, c’est quoi la suite ? Est-ce recevable dans le cadre d’un dépôt de plainte ? » Tout en considérant que « si le pharmacien entoure la délivrance de conseils et de précautions, alors pourquoi pas… » D’où l’appel à la vigilance des confrères : « La question est : est-ce que ces tests doivent entrer dans la liste des marchandises autorisées en officine, ou pas ?, s’interroge l’Ordre. Cela fera partie des questions à traiter avec la direction générale de la santé, la DGCCRF… Et il faudra avoir plus d’informations sur la sécurité. »
Dans l’attente, les pharmaciens doivent faire attention au choix de référencement de ces tests en prenant en compte toutes ces réserves.
Sur le sujet de la soumission chimique, l’Ordre travaille surtout au kit pour la recherche de substance à partir d’un prélèvement sanguin ou urinaire. « Les travaux commencent seulement, prévient Carine Wolf-Thal. Sur cet aspect-là, rien n’a été encore décidé. Cela fera partie très prochainement de réunions pour voir comment ces kits pourront être réalisés. Je ne suis pas sûre que les officinaux, sur ce volet-là, aient une place à prendre. C’est un rôle surtout pour les biologistes médicaux. » L’Ordre a été auditionné par la mission parlementaire temporaire ayant pour objet la soumission chimique ce 29 janvier.
D’autre part, le Cespharm et Le Crafs proposent des outils pour aider les pharmaciens au comptoir.
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