Outre la fin de prise en charge des tests antigéniques Covid sans ordonnance et la fin de la remise gratuite de tests aux professionnels de santé, d’autres mesures exceptionnelles prises pendant la crise du Covid-19, et concernant l’officine, sont abrogées à partir du 1er mars. Tour d’horizon.
Plusieurs mesures exceptionnelles prises en juin 2021 dans le cadre de la lutte contre le Covid vont être abrogées à partir du 1er mars, selon un arrêté publié dans le « Journal officiel » du 22 février 2025. Tout d’abord, « la prise en charge des tests antigéniques sans ordonnance est supprimée ainsi que la remise gratuite de tests à certains professionnels de santé » (voir notre article en cliquant ici).
Mais ce n’est pas tout. D’autres mesures visant les officinaux sont supprimées, comme l’indique l’Ordre national des pharmaciens. Notamment, concernant le dépistage et la vaccination :
- L’autorisation des prélèvements hors les murs pour la réalisation des tests (barnums des officines, prélèvements destinés aux tests PCR effectués au domicile du patient…) est abrogée ;
- Pour les pharmaciens d'officine, la formation aux prélèvements pour les tests ne peut plus être dispensée par un autre professionnel déjà formé ;
- Les étudiants ayant validé leur première année d'étude et les préparateurs en pharmacie ne sont plus autorisés à réaliser les prélèvements des tests Covid sous la supervision d’un pharmacien ;
- La dispensation d’un autotest Covid ne s’accompagne plus de la remise d’un document spécifique ;
- La vente en ligne pour les officines d’autotests n’est plus interdite ;
- Les rémunérations spécifiques liées au dépistage du Covid et à la vaccination sont supprimées (voir ci-dessous) ;
- La fin des outils SIDEP et SI-VAC, non fonctionnels depuis l’été 2024, est actée par les textes ;
- Les pharmaciens d'officine ne contrôlent plus les certificats de vaccination édités à l'étranger.
Parmi les mesures concernant la prévention et dispensation, le port du masque sanitaire ne pourra plus être exigé par le responsable d’une officine, d’un laboratoire médical d’analyse, ou encore d’un directeur d'un établissement de santé ou médico-social, précise l’arrêté. La dispensation de Paxlovid n'est plus conditionnée à un résultat de test positif (fin de l'ordonnance conditionnelle).
Concernant la délivrance exceptionnelle des médicaments nécessaires à l’IVG médicamenteuse effectuée jusqu’à la 7e semaine de grossesse et/ou dans le cadre d’une téléconsultation, cette disposition ne fait plus partie des mesures exceptionnelles de lutte contre le Covid mais elle est entrée dans le cadre du droit commun (décret n° 2022-212) : le pharmacien peut donc toujours dispenser les médicaments de l’IVG, mais il n’a plus à mettre la mention « délivrance exceptionnelle » sur l'ordonnance.
Enfin, en ce qui concerne l’oxygène médical, les oxymètres de pouls ne sont plus pris en charge par l'assurance-maladie.
À noter que quelques mesures ont néanmoins survécu : les articles 1 et 1bis de l’arrêté du 1er juin 2021 donnant la possibilité aux pharmacies d'officine de délivrer gratuitement, sur présentation de justificatifs, des masques chirurgicaux ou FFP2, qui ne relèvent pas du stock national, aux personnes malades du Covid-19 ou encore aux patients vulnérables, eux, n’ont pas été abrogés. De même, les officinaux pourront toujours approvisionner en vaccins contre le Covid-19 les établissements de santé et les professionnels de santé libéraux. Enfin, certaines dispositions, comme l’autorisation donnée aux préparateurs de vacciner contre le Covid, sont entrées dans le droit commun depuis déjà plusieurs mois.
Vaccination contre le Covid en pharmacie : baisse de la tarification
L’arrêté publié le 22 février 2025 acte également la suppression des rémunérations spécifiques liées au dépistage du Covid et à la vaccination. À ce sujet, les pharmaciens recevront dans les prochains jours un courrier OSMOSE concernant la facturation des vaccins contre le Covid. Pour rappel, la prestation d'injection du vaccin contre le Covid-19 réalisée en officine sera maintenant rémunérée à hauteur de 7,50 euros, comme c’est le cas pour les autres vaccinations annuelles (à l’instar de la grippe) , tel que prévu par la dernière convention pharmaceutique. « Le code acte « inj », lui, va rester, précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Je ne sais pas trop si l’assurance-maladie et les éditeurs de logiciels vont être prêts pour le mettre en place, explique-t-il. La campagne de vaccination contre le Covid n’est pas active en ce moment, on ne peut pas commander de vaccins mais on peut toujours injecter ceux qui restent dans nos frigos s’il y a de la demande », précise le président de la FSPF, lui aussi en attente du courrier OSMOSE sur ce point spécifique.
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