Fermetures d’officines

Quand l’épicier prend le relais du pharmacien

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Publié le 03/11/2016
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Au Pecq, dans les Yvelines, Rachid Kaddimi, l’épicier, a pris le relais de Laurence Paquereau, la pharmacienne qui, l'été dernier, a dû fermer définitivement son officine. L'épicier se rend régulièrement à la pharmacie la plus proche pour y retirer les médicaments des personnes qui ne peuvent pas se déplacer.

Quand la majorité des commerces ont baissé le rideau et avec eux, la pharmacie, les rares commerçants qui restent, tentent de maintenir le fil ténu de la vie de quartier.

C’est ce qui est arrivé à l’Ermitage, un quartier de la commune du Pecq (Yvelines) où Rachid Kaddimi, gérant de l’épicerie propose désormais aux habitants « qui en ont vraiment besoin », de leur ramener leurs médicaments. Laurence Paquereau, la pharmacienne, a dû déserter, cet été, le quartier où elle était installée depuis quinze ans. « Les commerces ont fermé un à un et j’étais située dans un cul-de-sac avec aucun espoir de capter une clientèle de passage. Il n’y avait plus rien de vivant dans ce quartier », déplore-t-elle.

Solidarité

Les habitants âgés ou handicapés se sont retrouvés enclavés dans le quartier où ne subsistent plus que quelques commerces, dont l’épicerie de Rachid Kaddimi. Depuis quelque temps, deux à trois fois par semaine, muni des ordonnances glissées dans une enveloppe confidentielle, Rachid Kaddimi dépanne la population et se rend à l’officine la plus proche, à un kilomètre de là. Pour les prescriptions plus complexes, le pharmacien assure lui-même la livraison.

L’épicier, « un homme sérieux et serviable », se souvient Laurence Paquereau, assure ce service bénévolement. Il est avec Kamel Hammoudia, le fleuriste et trois autres habitants du quartier, « veilleurs » du quartier de l’Ermitage.

L’ensemble de la commune compte ainsi une trentaine de « veilleurs » qui s’investissent dans le dispositif « relais solidarité » mis en place par la municipalité. Leur rôle est de mettre du lien social dans les quartiers, d’aider les populations isolées et confrontées, entre autres, à la désertion des commerces. À l’Ermitage, Rachid Kaddimi fait partie des rares commerçants qui résistent. Mais combien de temps encore ? « C’est difficile pour tous les petits commerces. Ce qui est arrivé à la pharmacienne nous menace tous. Les gens préfèrent les grandes surfaces ».

M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3300