Tabagisme

Plus d’un fumeur quotidien sur deux veut en finir avec la cigarette

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Publié le 15/10/2025

Crédit photo : Philippe VOISIN

À quelques jours du lancement de la 10e édition du Mois sans tabac, Santé publique France se félicite d’une baisse importante du tabagisme, qu’il soit quotidien ou occasionnel. Selon les chiffres du baromètre annuel de l’agence de santé publique, 55 % des fumeurs réguliers souhaitent également arrêter de fumer.

La cigarette n’a plus la cote si l’on en croit les derniers chiffres sur la prévalence du tabagisme donnés ce 15 octobre par Santé publique France (SPF). Sur près de 35 000 répondants âgés de 18 à 79 ans, interrogés pour les besoins de ce baromètre, 24 % se disent fumeurs et un peu plus de 17 % déclarent fumer quotidiennement, soit moins de deux adultes sur dix. Si le nombre de fumeurs avait stagné au moment de la crise du Covid-19, la prévalence du tabagisme a fortement diminué les années suivantes. Ainsi, 32 % des Français âgés de 18 à 75 ans se déclaraient fumeurs en 2021, dont 25 % de manière quotidienne… En 10 ans, le nombre de fumeurs réguliers a même diminué de 4 millions. Preuve que les adolescents entrent de moins en moins souvent dans le tabagisme, le nombre de jeunes adultes se déclarant fumeurs quotidiens a nettement chuté en seulement trois ans, passant de 29 % en 2021 à 18 % en 2024.

Autre signal positif, les Français toujours accros à la nicotine sont nombreux à vouloir en finir avec cette addiction. Ainsi, 55 % des fumeurs quotidiens interrogés en 2024 font part de leur volonté d’arrêter de fumer (sur un peu plus de 5 000 réponses). Depuis 2021, une vraie dynamique est constatée dans ce domaine. « Les ventes de traitements d’aide au sevrage tabagique réalisées en pharmacie (remboursés ou non) sont en hausse de 10 % en équivalents mois de traitement entre 2023 et 2024 et de 29 % sur la période 2021-2024 », détaille le baromètre. Autoriser les pharmaciens à prescrire puis à délivrer eux-mêmes des substituts nicotiniques, mesure souvent promise mais toujours en attente, pourrait sans doute permettre de simplifier encore l’accès à ces produits.

Santé publique France incite tout de même à analyser l’ensemble de ces résultats avec une certaine prudence. « La méthode de l’enquête a été ajustée en 2024 avec notamment l’introduction d’un nouveau mode de collecte par Internet. Cependant, les résultats sont en phase avec d’autres données disponibles. Les livraisons de tabac aux buralistes ont reculé de 24 % entre 2021 et 2024 », cite ainsi l’agence, qui n’évoque cependant pas la problématique des produits du tabac achetés à l’étranger, sur Internet ou au marché noir.

Toujours est-il que Santé publique France se félicite des chiffres présentés, qui confirment selon elle une vraie évolution de société sur ce sujet. « L’objectif du Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 visant à réduire la prévalence du tabagisme quotidien à 20 % d’ici 2027 a non seulement été atteint, mais largement dépassé dès 2024 », se félicite SPF, qui met en avant les différentes mesures prises ces dernières années pour lutter contre la consommation de tabac, entre hausse des prix, mise en place d’espaces non-fumeurs, prise en charge des traitements de substitution nicotinique et bien sûr, lancement de l’opération Mois sans tabac en 2016. Seul point noir, la persistance d’inégalités sociales et régionales. Le tabagisme quotidien reste ainsi « deux fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres et trois fois plus élevé parmi les personnes en difficulté financière que chez celles se déclarant à l’aise », souligne notamment SPF.


Source : lequotidiendupharmacien.fr