L'Organisation non gouvernementale Médecins du monde demande aux autorités sanitaires françaises de diffuser plus largement la naloxone en spray nasal auprès des usagers d'opiacés et de leurs proches.
La naloxone en spray nasal (Nalscue 0,9 mg/0,1 ml) permet de traiter en urgence les overdoses aux opiacés, et donc de sauver des vies. Le 27 juillet dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) donnait son accord pour octroyer une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte pour ce médicament. Toutefois, « cette avancée est insuffisante au regard des enjeux posés par les overdoses aux opiacés », dénonce l’association Médecins du Monde (MDM) à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux overdoses ce 31 août. Car, contrairement à toute attente, le dispositif d’ATU ne prévoit pas que la naloxone en spray nasal soit disponible en pharmacie de ville, sur prescription médicale d’un médecin expérimenté dans l’addiction. L'ANSM restreint beaucoup plus son accès, en le conditionnant à une prescription médicale par les médecins exerçant en centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), ou dans les services d'addictologie et des urgences à l'hôpital, ou encore en unité sanitaire en milieu pénitentiaire. Il est donc difficile de se procurer facilement cet antidote pourtant primordial. MDM demande que ces conditions d’accès soient simplifiées, avec la mise à disposition de la naloxone au plus proche des usagers et de leur entourage. « Un médecin est rarement présent lors d'une overdose », note l'ONG. Interrogé par « Le Quotidien du médecin », le Dr Jean-Pierre Lhomme, membre du conseil d'administration de MDM, enfonce le clou. « Cette ATU est une machine à gaz : le médecin du CSAPA devra remettre un papier à l'usager qui devra ensuite se rendre à la pharmacie à usage intérieur (PUI) de référence… Sans compter qu'un usager suivi dans le cadre d'un sevrage ou d'un traitement de substitution ne fait pas toujours part à son médecin de son intention de consommer des opiacés », explique-t-il. Enfin, MDM soulève la question du financement de cet antidote dont le prix, qui n’est pas encore fixé, oscille entre 100 et 130 euros la boîte de 4 kits de Nalscue. MDM réclame la fixation d’un prix accessible dans le cadre d'un dispositif financé.
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