Compte tenu de « tensions » sur des dossiers stratégiques et des « attaques incessantes » dont font l’objet les pharmaciens, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) appelle la profession à se rassembler et à décider des actions à engager dès le mois de janvier.
Après la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui a claqué la porte du dernier Comité de suivi des génériques, c’est au tour de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) de monter au créneau. Pour l’USPO, le plan d’économies sur les génériques présenté lors de cette réunion par le Comité économique des produits de santé (CEPS) « pèserait pour plus de 50 % sur les officines et leur ferait perdre 152 millions d’euros ». Son président, Gilles Bonnefond, appelle à un rééquilibrage des mesures entre les différents acteurs du générique. « Depuis 2014, les pharmacies sont confrontées à une situation économique catastrophique, souligne-t-il. En 2015, la rémunération a baissé de 2,5 % et de 1,5 % depuis début 2016. »
Gilles Bonnefond rappelle également que la ministre de la Santé s’était engagée à accorder une enveloppe pluriannuelle pour soutenir la convention pharmaceutique. Or, à ce jour, « nous attendons toujours de connaître le contenu de cette note de cadrage, qui conditionne l’ouverture des négociations conventionnelles », indique-t-il.
La première version de l’ordonnance relative au maillage inquiète aussi le président de l’USPO, notamment parce qu’elle introduit le principe de dérogations pour la création, le transfert et le regroupement d’officine. « C’est un retour à la dérégulation où les créations fleurissaient en fonction de l’influence des promoteurs immobiliers et des élus du secteur », craint Gilles Bonnefond, qui se dit également défavorable à la disposition consistant à compter plusieurs fois la même population résidente et de passage.
Enfin, le président de l’USPO dénonce le comportement des caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) qui « harcèlent, par des contrôles, les pharmaciens d’officine qui pratiquent depuis longtemps le tiers payant ». « Elles traitent les pharmaciens et les patients différemment d’un département à l’autre et les pénalisent sur la prise en charge de certains traitements et dispositifs médicaux. Cette situation est totalement incompréhensible et inacceptable », s'emporte-t-il.
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