Le recours au cannabis thérapeutique sera-t-il un jour généralisé en France ? Si oui, sous quelles formes, dans quelles indications et pour quelle catégorie de patients ? Lancée il y a près de quatre ans, l’expérimentation sur le cannabis thérapeutique en France a démontré des résultats positifs, comme l’a confirmé un rapport de la Direction générale de la Santé (DGS) publié en 2023. Malgré cela, l’inscription du cannabis médical dans le droit commun se fait toujours attendre. Quoi qu’il arrive, elle ne pourra pas intervenir avant le début de l’année 2026. La France est aujourd’hui à la traîne par rapport à ses voisins européens, comme le fait remarquer Ludovic Rachou, président de l’Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC). « Aujourd’hui, 22 pays de l’UE prévoient déjà un accès à l’usage médical du cannabis. En Allemagne, tous les médecins peuvent en prescrire pour toute situation médicale où cela leur semble nécessaire. Même des pays qui étaient plutôt réfractaires commencent à donner un cadre y compris l’Ukraine (en guerre avec la Russie depuis trois ans), qui y est parvenue malgré le contexte qui est le leur. »
Yannick Neuder veut « étudier la voie » du cannabis thérapeutique
En France, les 1 800 patients inclus dans l’expérimentation et qui continuent à se voir prescrire des spécialités à base de cannabis médical savent qu’ils pourront continuer à en recevoir jusqu’au 30 juin. Cependant, la lettre de couverture signée par le ministère de la Santé intervient « dans une perspective de sevrage ou de recherche d’alternatives pour les patients ». Cela revient-il à dire que le dossier du cannabis thérapeutique sera enterré après cette date ? Du côté de l’UIVEC, on essaie de se raccrocher aux récentes déclarations du nouveau ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder. « Je pense qu’il faut étudier cette voie de cannabis thérapeutique parce que cela couvre un champ de douleurs rebelles, qui ne sont souvent pas soulagées par d’autres médicaments, des douleurs dans la cancérologie, dans les raideurs, dans les algies faciales… », déclarait le ministre le 1er janvier. Ce dernier avait également signé une tribune en faveur de l’encadrement du cannabis à usage médical en 2023. Un bon signal pour l’UIVEC, même si Yannick Neuder reste sous l’autorité de Catherine Vautrin qui, elle, exprime un ressenti bien différent sur le dossier… Comme le rappelle le syndicat professionnel, les prochains mois seront décisifs. L’UIVEC demande dès aujourd’hui de prolonger de nouveau l’expérimentation jusqu’au 31 décembre 2025 « afin de permettre une intégration dans un cadre légal à travers un prochain PLFSS » et espère que la France notifiera enfin à Bruxelles les textes réglementaires (arrêtés et décrets) indispensables pour permettre une généralisation effective du cannabis à usage médical.
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