Depuis le 1er juillet, l’assurance-maladie a ouvert aux femmes de 18 à 25 ans la possibilité de livraison gratuite à domicile d’un kit de dépistage par autoprélèvement de deux IST : les infections à Chlamydia et à gonocoques. La commande se fera après un court questionnaire à compléter sur le site ameli.fr. Dix questions permettront de vérifier si la personne remplit les critères (âge, sexe, sexuellement active dans les 12 derniers mois, numéro de Sécurité sociale) pour en bénéficier. Les patientes recevront ensuite le kit sous 7 jours ouvrés dans une enveloppe neutre, avec des instructions « simples et claires », explique l’organisme payeur. Un QR code donnant accès à un tutoriel vidéo sera inclus, pour détailler la procédure d’autoprélèvement par voie vaginale pour les femmes, ou urinaire pour les hommes. Le dispositif sera en effet ouvert à ces derniers au cours du second semestre 2025.
Le tube d’autoprélèvement sera à envoyer au laboratoire dans une enveloppe pré-affranchie livrée avec le kit. Les résultats seront accessibles sous 5 jours ouvrés sur le site « mesanalyses.fr ». La commande est totalement gratuite. Pour prévenir d’éventuelles tentatives d’hameçonnage, l’assurance-maladie rappelle également qu’elle ne demande jamais de lui communiquer de coordonnées bancaires.
Cette nouvelle modalité de dépistage a pour objectif de renforcer le programme Mon test IST, le dispositif de dépistage gratuit et sans ordonnance pour les moins de 26 ans des infections aux Chlamydia et à gonocoques, mais aussi au VIH/Sida, à la syphilis et à l’hépatite B. En effet, une étude de Santé publique France menée en 2017 a montré que l’envoi à domicile d’un test de dépistage augmente de 3,4 fois le recours au dépistage de Chlamydia comparé à une orientation vers le système de soins (généraliste, gynécologue, centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic, etc.).
Rappelons que les IST bactériennes sont en constante augmentation depuis les années 2000. Une hausse encore plus prononcée entre 2021 et 2023, période durant laquelle les cas de gonorrhées ont bondi de 59 % chez les hommes et de 46 % chez les femmes, selon des chiffres de l’assurance-maladie. Une recrudescence qui s’expliquerait par un recours moindre au préservatif. En 2023, seulement 49,4 % des femmes et 52,6 % des hommes en ont utilisé lors de leur premier rapport sexuel avec une personne rencontrée au cours des 12 derniers mois.
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