Dépistage en officine

Infections respiratoires : près de 80 % des pharmaciens font des TROD chaque semaine

Par
Publié le 07/02/2025
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : GARO/PHANIE

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) publie les résultats d’un sondage qui a permis d’interroger les pharmaciens sur leur usage des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ciblant les virus responsables d’infections respiratoires aiguës. Des résultats dont le syndicat compte se servir pour convaincre le ministère de la Santé d’inscrire la prise en charge de ces tests dans le droit commun.

Alors que l’épidémie de grippe saisonnière approchait de son pic, le ministère de la Santé a annoncé la fin de plusieurs mesures dérogatoires prises pendant la crise du Covid avec, en premier lieu, la fin de la prise en charge des tests antigéniques pour le Covid-19. Une perspective qui a suscité une levée de boucliers chez les syndicats de la profession. La fin de la prise en charge de ces tests pourrait en effet représenter une perte de 75 millions d’euros par an pour l’ensemble du réseau, soit environ 3 700 euros/an par pharmacie, selon un récent calcul de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Les syndicats ont aussi dénoncé le manque de logique de cette décision du point de vue sanitaire, à l’heure où la prévention est pourtant érigée en priorité par les autorités compétentes. Selon les résultats d’un sondage dévoilés le 7 février par la FSPF, et auquel ont répondu près de 2 200 pharmaciens «79 % des répondants ont déclaré réaliser des dépistages chaque semaine avec, pour un tiers d’entre eux, une positivité des tests supérieure à 50 % au cours de la semaine sur laquelle a porté l’enquête », soit en plein pic de l’épidémie de grippe saisonnière. Parmi les pharmaciens interrogés, près de 9 sur 10 utilisent les tests combinés grippe-Covid et 3 sur 10 les tests triplex grippe-Covid-VRS. « Deux tiers des agents responsables d’infections respiratoires aiguës sont ainsi couverts, selon les résultats d’études réalisées dans des services d’urgence », souligne le syndicat.

Pour la FSPF, le recours à ces tests de dépistage s’avère extrêmement positif et ce, pour plusieurs raisons. « Cela permet la mise en place d’un exercice coordonné médecin-pharmacien au bénéfice du patient, cela favorise à la fois le bon usage du médicament par une prescription rationalisée des antibiotiques et des antiviraux et le déclenchement rapide d’actions de santé publique. Enfin, ces tests permettent une réduction des dépenses de santé par une prise en charge précoce de pathologies potentiellement graves », liste Philippe Besset, président de la FSPF. Le ministère s’est déjà engagé à ne pas acter la fin de la prise en charge des tests antigéniques pour le Covid-19 avant la fin de l’épidémie de grippe qui, si elle montre des signes de ralentissement, est toujours en cours. « C’est un signe, analyse Philippe Besset. Cela montre que la direction générale de la santé (DGS) veut que l’on continue à tester pour la grippe et le Covid dans les prochaines semaines. » Soit une reconnaissance par les autorités de la pertinence de ces tests. Cela revient-il à dire que le ministère pourrait prochainement décider de renoncer à sa volonté de les dérembourser ? C’est en tout cas le souhait du syndicat. « Aujourd’hui, nous sommes encore dans le combat, tempère Philippe Besset. Nous allons demander par courrier, au ministère de la Santé, de renoncer à tout projet de déremboursement des TROD ciblant les virus responsables d’infections respiratoires aiguës et de pérenniser, dans l’intérêt des patients, leur prise en charge par l’assurance-maladie », annonce Philippe Besset, qui espère que cela sera en vigueur lors de la prochaine saison hivernale.


Source : lequotidiendupharmacien.fr