L’abrogation à venir de plusieurs mesures prises pendant la crise sanitaire va entraîner de fait l’arrêt de la prise en charge des tests antigéniques pour le Covid-19. Un changement qui ne sera pas sans conséquence pour les finances des officines mais qui est aussi malvenu d’un point de vue strictement sanitaire, selon les syndicats. Pour convaincre les décideurs d’inscrire la prise en charge de ces tests dans le droit commun, l’USPO a écrit au Premier ministre et la FSPF demande aux officinaux de répondre à une enquête.
Une perte de 75 millions d’euros : c’est ce que pourrait coûter au réseau l’arrêt de la prise en charge par l’assurance-maladie des tests antigéniques pour le Covid, selon une estimation de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Si cette mesure semble aujourd’hui inévitable, les syndicats de pharmaciens continuent à se mobiliser pour faire changer d’avis le gouvernement. « On nous dit d’être dans la prévention mais dans le même temps, on nous dit “ne testez plus”, ce n’est pas cohérent », critique Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Son syndicat a envoyé un courrier au Premier ministre pour demander l’inscription dans le droit commun de la prise en charge de ces tests qui permettent de détecter le virus du Covid.
De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) estime aussi que ce déremboursement est une très mauvaise idée et ce, pour plusieurs raisons. Le syndicat s’apprête à lancer une enquête en ligne, pour demander à tous les pharmaciens d’expliquer comment ils utilisent ces tests Covid, en quoi ils leur sont utiles dans leur exercice quotidien et démontrer ainsi pourquoi ils sont importants en matière de santé publique. « Les TROD peuvent servir à suivre l’épidémiologie du Covid mais aussi de la grippe et des VRS maintenant que l’on dispose des tests triplex, explique Philippe Besset, président de la FSPF. Il faut d’ailleurs que l’on arrive à avoir un véritable réseau pour suivre les épidémies au plus près, un peu comme on le faisait avec Si-DEP, complète-t-il. À partir du moment où l’on détecte le virus, on peut également donner une conduite à tenir au patient. Enfin, ces tests contribuent à lutter contre l’antibiorésistance, comme on le voit très bien avec les TROD angine. »
Des arguments qui doivent être encore mieux mis en lumière grâce aux résultats de l’enquête lancée par la FSPF, laquelle contribuera peut-être à convaincre les décideurs de faire entrer la prise en charge de ces tests dans le droit commun. « Le ministère nous a déjà écoutés sur un point, il ne déremboursera pas ces tests pendant l’épidémie de grippe, donc leur prise en charge va être maintenue jusqu’au début du printemps », annonce enfin Philippe Besset.
Recommandations HAS
Une nouvelle place pour la doxycycline dans la maladie de Lyme
A la Une
Budget de la Sécu adopté : de nouveaux chantiers pour 2025
Au comptoir
Maladies rares : quel rôle le pharmacien peut-il jouer auprès des patients ?
Analogues du GLP-1
Brésil : vague de braquages pour de l’Ozempic