Elle est dans sa sixième année. Mais jamais la PACES n’a donné entièrement satisfaction. Trop rigide, trop monolithique dans le recrutement des candidats, critiquable dans sa docimologie majoritairement basée sur le QCM… À l’occasion des troisièmes états généraux de la formation et de la recherche médicales, la conférence des doyens de facultés de médecine a proposé une refonte de la première année des études de santé.
Si elle rejoint son homologue notamment sur une nécessaire ouverture du recrutement à des étudiants d’horizons plus diversifiés, la Conférence des doyens des facultés de pharmacie tient, quant à elle, au maintien de la PACES. « Son introduction a eu des points positifs pour les pharmaciens, au rang desquels un rapprochement de nos enseignants qui ont appris en travailler en commun pour prendre en charge la PACES », relève Macha Woronoff-Lemsi, sa présidente, affirmant que, « en aucun cas, les pharmaciens ne veulent quitter la PACES. Nous avons tout intérêt à continuer à travailler avec nos collègues professionnels de santé ».
Un système fermé
Certes sur le plan pédagogique, la présidente de la Conférence des doyens de facultés de pharmacie regrette un bachotage provoqué par des évaluations basées à 95 % sur des QCM, ainsi qu’un programme extrêmement dense et peu adapté aux disciplines pharmaceutiques. « Les étudiants ont perdu la notion des travaux dirigés, mais surtout celle de plaisir », déplore-t-elle, notant que les étudiants actuels ont, dans certaines matières, des connaissances plus fragiles que leurs prédécesseurs.
Sur les effets néfastes de la PACES, qui induit 30 % d’orientations en pharmacie « par défaut », Macha Woronoff-Lemsi est plus nuancée : « Le choix initial de ces étudiants qui avait pu être la médecine, va influencer leur métier de pharmacien qu’ils souhaiteront en tant qu’acteurs de santé, davantage tourné vers le patient et l’éducation thérapeutique, des axes vers lesquels tend justement l’exercice officinal de demain. »
À l’instar des doyens de médecine, Macha Woronoff-Lemsi est très critique envers le numerus clausus. Comme eux, elle estime qu’il ne remplit plus son rôle de régulateur « d’un système français fermé dans un environnement européen ouvert », même si, pour l’heure, la pharmacie est moins touchée que l’odontologie et la médecine par l’afflux des étudiants en provenance de Hongrie, de Roumanie ou de Belgique.
Dans ces conditions, faudra-t-il conserver le numerus clausus ? s’interrogent de concert Macha Woronoff-Lemsi et les doyens de médecine. Ceci d’autant qu’il devient obsolète au regard de l’évaporation des diplômés. Un quart des étudiants diplômés en médecine ou en pharmacie, ne s’inscrivent pas à l’Ordre et n’exercent donc pas dans les conditions pour lesquelles ils ont été initialement sélectionnés.
Sur le modèle de régulation du nombre d’étudiants comme sur une diversification sociale des futurs candidats via des passerelles, la Conférence des doyens de facultés de pharmacie promet d’apporter sa contribution lors de la Grande conférence de santé en février prochain.
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