Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, a signé aujourd’hui avec Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie, l’avenant 11 à la convention pharmaceutique, engageant ainsi la profession jusqu’en 2022 dans une réforme de sa rémunération et de ses missions.
Un texte stratégique. « Nous faisons le choix du patient fragile plutôt que celui de la pharmacie-commerce » : c’est en substance, l’orientation de l’avenant 11 à la convention pharmaceutique, telle que la définit Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). À l’issue de cinq mois de négociations, l’USPO a été le seul des deux syndicats représentatifs à signer ce document de 133 pages, la Fédération nationale des syndicats pharmaceutiques (FSPF) s’étant abstenue.
En dépit d’une levée de boucliers dans une partie de la profession, Gilles Bonnefond a maintenu le cap. « Ce texte signe une véritable transformation du métier. Il donne aux jeunes l’envie de le choisir afin d’exercer la pharmacie clinique qui leur est enseignée à la fac », s’enthousiasme-t-il, ajoutant que pour la première fois, l’assurance-maladie « met de l’argent sur la table pour investir dans l’évolution de notre métier ». Du jamais vu de mémoire de syndicaliste. Cette enveloppe de 280 millions d’euros n’est certes pas à la hauteur des espérances. Elle est toutefois considérée par l'USPO comme un premier pas et un signal fort des pouvoirs publics. « L’assurance-maladie a compris l’intérêt de la réforme de notre métier. Face à la désertification médicale, elle sait qu’elle doit pouvoir s’appuyer sur le réseau officinal », affirme Gilles Bonnefond.
De fait, la nécessité du changement semble avoir été perçue par l’assurance-maladie. « Notre fil rouge a été de transformer la rémunération du pharmacien pour mettre l’officine à l’abri, tout en donnant une nouvelle reconnaissance à la profession par de nouvelles missions », expose Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie.
Cet avenant prévoit donc de « désensibiliser » l’économie officinale par une diminution de moitié de la marge réglementée. En retour, de nouveaux honoraires viendront rétribuer l’accompagnement de certains patients (personnes âgées, enfants, patients polymédiqués). Au regard de ces évolutions, le directeur général de l’assurance-maladie se veut rassurant : « je m’étais engagé à ce que cette réforme ne fasse aucun perdant. C’est ainsi que nous avons prévu une clause de compensation pour les officines qui verraient leur revenu baisser* et des clauses de revoyures. Ceci afin de vérifier que la mise en œuvre des différentes étapes aboutit bien à un équilibre global ». Dans le cas contraire, une nouvelle négociation pourra être déclenchée dans un délai de deux mois.
* en deçà du niveau de l’année 2016 – 1 %
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