La ministre de la Santé s'est montrée prudente, hier, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, au sujet de la dispensation protocolisée. Selon Agnès Buzyn, cette proposition du député Mesnier « nécessite encore un peu de travail ».
Le rapporteur du projet de loi santé, le député LREM Thomas Mesnier, a clairement annoncé son souhait de déposer un amendement portant sur la dispensation par le pharmacien de certains médicaments de prescription médicale obligatoire pour des pathologies bénignes « dans le cadre d'un exercice coordonné, après formation et selon protocoles (...) avec l'obligation d'une information systématique du médecin traitant » (lire notre article « abonné »). À l'occasion de l'audition par la commission des affaires sociales de la ministre de la Santé, le député Mesnier a directement demandé à Agnès Buzyn ce qu'elle pensait de cette idée et de celle de pérenniser le dispositif du pharmacien correspondant.
La ministre a répondu qu'elle était « favorable à un rôle renforcé des pharmaciens dans les parcours de santé » et donc « plutôt » pour la pérennisation du pharmacien correspondant. En revanche, elle s'est montrée plus prudente concernant la délivrance protocolisée, estimant que « cette évolution des rôles en termes de prescription doit nécessiter encore un peu de travail avec les différents acteurs des CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé - NDLR) ». Elle rappelle d'ailleurs que « des négociations sont en cours à la CNAM concernant les CPTS, il faut que nous fassions attention à tous les équilibres et à l'expression des désirs des uns et des autres ». Elle propose donc à Thomas Mesnier de « poursuivre le travail et les discussions avec tous les acteurs pour être certain que nous aboutissions à un projet concerté et qui ait l'assentiment de l'ensemble des acteurs ».
Étant donné les nombreuses réactions épidermiques des médecins sur le sujet, en particulier de leurs syndicats - à l'exception notable de l'Ordre des médecins - la réponse de la ministre sur la dispensation protocolisée ressemble fort à une fin de non-recevoir.
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