Comme le précisent plusieurs arrêtés publiés au « Journal officiel », la prise en charge de l’ensemble des antidiabétiques analogues du GLP-1 actuellement sur le marché en France (Ozempic, Victoza, Trulicity) « devra être conditionnée au renseignement par le professionnel de santé, sur un document prévu à cet effet, d'éléments relatifs aux circonstances et aux indications de la prescription » et ce, à compter du 1er février. Une mesure prévue par la LFFS 2024 et que l’on savait imminente depuis la parution en novembre d’un décret visant à renforcer la pertinence des prescriptions sur certaines classes de médicaments sensibles.
Les premiers médicaments concernés sont donc les analogues du GLP-1, indiqués dans le traitement du diabète de type 2 mais qui font souvent l’objet de détournement. Un phénomène qui cause des tensions d’approvisionnement sur ces spécialités, entraîne un risque accru d’effets indésirables graves chez les patients et plombe les finances de l’assurance-maladie. Pour que leurs patients puissent toujours bénéficier d’une prise en charge, les médecins devront donc démontrer que leur prescription respecte bien les indications remboursables du médicament, en remplissant un document établi via un téléservice dédié de l'assurance-maladie. Le prescripteur devra indiquer l’âge du patient et répondre à plusieurs questions : « Est-il atteint d'un diabète de type 2 insuffisamment contrôlé par un régime alimentaire et l'activité physique ? Le traitement est-il prescrit en association avec d'autres médicaments destinés au traitement du diabète ? En monothérapie, quand l'utilisation de la metformine est considérée comme inappropriée en raison d'une intolérance ou de contre-indications ? ». Si les conditions sont remplies, le médecin fournira un document, que le patient devra présenter une fois en pharmacie.
Ce qui change au comptoir
Au comptoir, que le pharmacien va-t-il devoir faire en pratique ? « Il faudra donc s’assurer de la présence et la complétude de l’ordonnance et/ou du formulaire dédié avant de facturer les produits à l’assurance-maladie et enregistrer ce document une fois par patient, précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À défaut de présenter ces éléments, les patients devront être réorientés vers le prescripteur ou devront s’acquitter du paiement des produits sans prise en charge de l’assurance-maladie. »
À l’heure où nous bouclions ces lignes, quelques points étaient encore en attente de clarification, notamment au sujet des patients qui sont allergiques ou intolérants à la metformine. Les syndicats ont également demandé à l’organisme payeur de leur transmettre « le format du document et les modalités précises », ajoute Philippe Besset.
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