Le soutien de la profession aux pharmaciens mahorais, frappés par le passage du cyclone Chido le samedi 14 décembre, ne se limite pas à des messages de sympathie. L’Ordre, la Caisse de retraite et les syndicats se mobilisent pour leur apporter des aides concrètes. Une cagnotte Leetchi vient d’être ouverte à l’intention des pharmaciens et des populations sinistrés.
Ce vendredi 20 décembre, dans son intervention hebdomadaire, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a indiqué que le syndicat des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte, rejoint par l'USPO, l'URPS des Pharmaciens de La Réunion ainsi que le Conseil départemental de l'Ordre des pharmaciens, ouvrent dès aujourd’hui, et jusqu'au 15 janvier 2025, une cagnotte Leetchi. « Les dons collectés seront rapidement répartis pour aider la population et les pharmaciens d’officine à répondre à l’urgence de l’accès aux soins. » Afin de sensibiliser les patients à cette cause, une affiche est mise à disposition des équipes officinales.
Cette dernière initiative symbolise la mobilisation de toute la profession, six jours après le passage du cyclone Chido sur l’archipel. Dans sa lettre hebdomadaire « Tous Pharmaciens », l’Ordre national récapitule les outils mis à disposition des pharmaciens -officinaux et hospitaliers- gravement touchés par la catastrophe qui s’est abattue sur l’archipel. En effet, six jours après le passage du cyclone, la situation reste très précaire pour les officines. « La majorité des collaborateurs se retrouvent sans-abri. Nous avons eu un dépannage de groupes électrogènes mais il est compliqué de trouver de l’essence, on essaie de faire comme on peut… A ce stade, il s’agit plus de survie et de solidarité qu’autre chose », décrit Soufiane Kadri, pharmacien titulaire à Mamoudzou, dans la publication ordinale.
Quant au centre hospitalier de Mayotte, il a été quasiment ravagé, comme en témoigne dans la lettre, Makrem Ben Reguiga, pharmacien de la PUI dont la plateforme logistique s’est effondrée. « Une partie du personnel de la PUI a perdu son logement. Notre plateforme logistique et pharmaceutique, dont la rénovation et la modernisation ont été finalisées l’été dernier, s’est effondrée, avec la perte de la quasi-totalité de son contenu. Il en est de même pour une partie de la PUI. Nous attendons de la solidarité nationale en matière d’approvisionnements en produits pharmaceutiques et nous espérons des volontaires pour nous épauler et assurer notre relève ». L’Ordre national des pharmaciens déclare être « en contact permanent avec la cellule de crise mise en place par les autorités de santé (…) et coordonner la remontée des informations venant des pharmaciens sur le terrain ». L’instance ordinale enjoint par ailleurs les pharmaciens mahorais qui en auraient besoin à solliciter l’intervention la Commission d’entraide et de solidarité de l’Ordre. Celle-ci a pour vocation de porter assistance aux confrères pharmaciens dans des situations critiques telles que les catastrophes naturelles. Les différents dispositifs proposés sous forme d’allocations, d’aides ponctuelles, de prêts, d’avances et d’exonérations, peuvent être actionnés sur cesp@ordre.pharmacien.fr. Parallèlement, le Numéro vert ADOP : 0 800 73 69 59 (de 6 heures à minuit GMT+1, 7 jours sur 7), mis en place pendant l’épidémie de Covid, à l’initiative de l’association Aide et dispositif d’orientation des pharmaciens (ADOP), est toujours actif. Il assure aux confrères et consœurs mahorais un service d’écoute et d’accompagnement.
La Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), de son côté, destine une aide exceptionnelle aux pharmaciens « qui ont été contraints de fermer leur officine ou qui peuvent être conduits à le faire selon l’évolution de la situation sanitaire et sociale ». Ces demandes, « qui seront examinées au fil de l’eau par les membres de la Commission des activités sociales », seront accordées sur présentation d’un dossier contenant la copie de la déclaration de sinistre auprès de leur compagnie d’assurances et l’accusé de réception de l’enregistrement de la demande par celle-ci, la copie du dépôt de plainte auprès des forces de l’Ordre (police ou gendarmerie), en cas de pillages ou de dégradations, un RIB, des photos du lieu dégradé ainsi que la durée de fermeture de l’officine. Contacts : Julien Hurst, adjoint à la Responsable du Département cotisants, au 01 82 82 12 65) soit par courriel (cavp@cavp.fr).
Enfin, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui s’est mobilisée dès le lendemain de la catastrophe annonce qu’à l’initiative des partenaires sociaux, « un dispositif d’aide d’urgence va être mis en place, avec l'octroi d'une aide forfaitaire de 2 000 euros par salarié, sans tenir compte de l'assureur de l'officine et du règlement ou non de cotisations HDS (Haut degré de solidarité) ». De plus, la suspension immédiate de la collecte et du recouvrement des contributions et cotisations sociales pour les officines mahoraises, demandée par le syndicat auprès de l’URSSAF, a été accordée. L’USPO espère une réponse avant Noël au sujet de la requête concernant des avances de trésorerie pour les pharmaciens, formulée auprès de Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie. Thomas Fatôme que Philippe Besset affirme avoir eu en communication téléphonique. « En coordination avec l’USPO et l’assurance-maladie, nous allons essayer, dès la semaine prochaine, de trouver des solutions. » Des solutions financières mais aussi techniques, seulement deux ou trois pharmacies étant actuellement capables de télétransmettre leurs documents. « Pour les autres, privées d’eau et d’électricité, il est compliqué d’exercer leur métier », poursuit le président de la FSPF.

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