Pour les fervents de l’exercice coordonné, l’élargissement du dépistage et de la prescription sous protocole à l’ensemble du réseau pharmaceutique est la consécration du travail interprofessionnel qu’ils ont accompli dans le cadre des CPTS, des MSP ou d’expérimentations comme OSyS*. Christine Bihr, titulaire parisienne, qui prend en charge la cystite sous protocole avec deux médecins de sa CPTS du 13e arrondissement, a accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Cette mesure va mettre fin, souligne-t-elle, à la fin des discriminations sur le territoire dans la prise en charge des femmes souffrant de cystites.
Regrettant la temporalité d’une annonce qui risque de compromettre des dispositifs fluides mis en place « dans la dynamique des protocoles organisationnels de coopération », David Guillet, président de la fédération des CPTS, redoute justement l’hétérogénéité que va provoquer cet élargissement. Il entrevoit le risque que « des pharmaciens qui n’étaient pas enclins à rejoindre l’exercice coordonné, et y étaient même réfractaires, vont pouvoir opérer de manière autonome. Cela ouvre la voie à des actions individuelles ». Pas si sûr, tempère Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ, dont l’expérimentation OSYS a été la matrice de la mesure annoncée par Élisabeth Borne. « Aucun texte n’est encore venu préciser les modalités du protocole, de la traçabilité, ni les conditions de cette mesure qui sera inscrite au PLFSS pour 2024. Mais, sans aucun doute, le travail en équipe avec un médecin, comme dans le cadre d’OSYS, sera requis. »
*Orientation dans le s ystème de soins.
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