Les ventes d'autotests Covid déçoivent l’officine

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Publié le 30/04/2021
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Bien qu’autorisés à la vente en pharmacie depuis la mi-avril, les autotests à prélèvement nasal ne suscitent pas l’engouement attendu auprès de la population, ni même auprès des professionnels qui peuvent en recevoir gratuitement.

Depuis son entrée sur le marché français, le 12 avril, l’autotest à prélèvement nasal ne connaît pas le même succès que dans d’autres pays européens, comme en Allemagne par exemple, où les grandes surfaces autorisées à en vendre, ont dû en contingenter le nombre par client.

Les officines, unique circuit de distribution autorisé dans l’Hexagone, enregistrent très peu de demandes pour ces produits dont le prix de vente maximum est fixé à 6 euros (TTC), pièce. Une courte majorité (56 %) des pharmaciens ayant répondu au sondage mis en ligne le 16 avril sur le site lequotidiendupharmacien.fr, déclare avoir de la demande. Et encore. Les clients ne se précipitent pas aux dires de Marie-Odile : « de la demande ? Oui. La ruée ? Non, loin de là ! ». Ces confrères cachent mal leur déception, à l’instar d’Alain, titulaire d’une petite officine, qui récapitule : « la semaine passée 2 fois 5 tests vendus… Depuis rien ». Tandis que Thilo observe quelques demandes sporadiques, mais « rien de transcendant, mis à part une commande d'une entreprise pour 100 tests d'un coup ».

Les professionnels constitueraient-ils un débouché plus sûr pour les tests ? En effet, les intervenants auprès des personnes fragiles – salariés des services d'aide et d'accompagnement à domicile de personnes âgées et/ou handicapées adultes - sont les seuls habilités à recevoir à l'officine des autotests pris en charge par l’assurance-maladie. Pour cette délivrance, le pharmacien est rémunéré 1 euro HT pour 10 autotests facturés à l’assurance-maladie 5,20 euros l’unité jusqu’au 15 mai, puis à 4,20 euros après cette date. Mais, objecte Marie-Odile, « pas sûr que les aides à domicile se testent… ».

La faible demande ne laisse pas d’interroger les pharmaciens sur l’opportunité de s’approvisionner. Un paradoxe, alors que la liste des modèles autorisés par le ministère s’est allongée à douze produits au cours des dernières semaines. Les pharmaciens nourrissent désormais un dernier espoir de voir ce marché s’animer. La réouverture progressive des lieux publics promise par le gouvernement pour le mois prochain pourrait, enfin, faire décoller les besoins en autotest.

Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien