La proposition de loi du sénateur Philippe Mouiller pour améliorer l’accès aux soins dans les territoires a été approuvée en grande majorité hier au Sénat. Ce texte prévoit notamment d’étendre les missions des pharmaciens d’officine à l’évaluation et à la prise en charge de six pathologies bénignes*, à l’instar du dispositif OSyS.
Une avancée dont s’est félicitée l’association Pharma Système Qualité (PHSQ), à l’origine du dispositif « Orientation dans le système de soins (OSyS) », lors de son colloque annuel le 15 mai. Le vote, hier, des sénateurs en première lecture de la proposition de loi pour améliorer l’accès aux soins dans les territoires, déposée fin mars par Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres), président de la commission des affaires sociales du Sénat, est la consécration pour ce dispositif mis en œuvre en 2021 en Bretagne et repris toujours à titre d’expérimentation, depuis 2024 dans trois autres régions. En effet, les sénateurs ont, entre autres, approuvé une extension des missions et des compétences des pharmaciens pour la prise en charge et l’orientation dans six pathologies telles qu’elles ont été prévues par OSyS (pollakiurie, odynophagie, plaies simples, piqûres de tiques, conjonctivite et brûlures du premier degré). La Haute Autorité de santé devra tout d’abord émettre ses recommandations et ensuite, un arrêté du ministère de la Santé devra fixer la liste des situations cliniques concernées ainsi que les modalités de leur prise en charge par le pharmacien, en lien avec le médecin traitant. La rémunération de ces actes par le pharmacien sera quant à elle l’objet de négociations avec l’assurance-maladie.
La population n’a pas attendu l’aval des sénateurs pour adopter ce dispositif. « 10 000 patients ont déjà eu recours à leur pharmacien dans le cadre d’OSyS, a annoncé Nicolas Fouquet, directeur général de PHSQ. 40 % d’entre eux avaient connaissance de ce service. » Le bilan est prometteur. Et l’objectif est en passe d’être atteint, en phase avec l’énoncé de la proposition de loi Mouiller. De fait, selon les dernières statistiques, le recours au dispositif OSyS a permis d’épargner 83 % passages aux urgences, grâce à une orientation vers un médecin (17 % des cas), ou une prise en charge directement en officine (66 %). Par ailleurs, l’intervention d’un pharmacien OSyS a évité la consultation d’un médecin dans 75 % des cas. En retour, 16 % des patients ayant initialement envisagé une automédication ont été réorientés par le pharmacien vers un médecin et 7 % d’autres patients vers les urgences.
Ces missions du pharmacien sont soutenues par ONO, un outil algorithmique conçu spécifiquement pour OSyS et produisant un compte rendu pour le médecin traitant. Pour autant, la dernière étape revient au pharmacien, insiste Nicolas Fouquet, lui-même pharmacien. « Celui-ci analyse le résultat émis par l’outil algorithmique et ajuste en fonction de l’environnement. La décision humaine prévaut. »
*Pollakiurie, odynophagie, plaies simples, piqûres de tiques, conjonctivite et brûlures du premier degré.
Tensions d’approvisionnement
Téralithe : privilégier la forme à libération immédiate pour les initiations de traitement
Journée mondiale de l’HTA
Hypertension artérielle : c’est le moment d’en parler au comptoir !
Tensions d’approvisionnement
Sertraline : faut-il renoncer aux préparations magistrales à cause des conditions tarifaires ?
Démographie des professionnels de santé
Combien de pharmaciens exercent en France ?