Après un « dernier coup de semonce » tiré par Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmacie d’officine (UDGPO) et Christophe Le Gall, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), la menace a été mise à exécution. La création de l’Union des pharmacies groupées de France (UPGF) a été officialisée par un communiqué de l’UNPF le 27 octobre. Quels sont les motifs derrière la naissance de ce nouvel acteur ? Deux éléments ont déclenché la colère de l’UDGPO et de l’UNPF.
Sur la forme, d’abord. La proposition de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), de construire la future rémunération des officinaux sur un modèle de tout honoraires a été la goutte de trop. Et la ligne rouge que se refuse à franchir l’UDGPO. « Nous sommes face à une différence de philosophie concernant le statut et la rémunération des pharmaciens d’officine, oppose Laurent Filoche, président de l’UDGPO. Accepter le tout honoraires, c’est figer une situation délétère et se mettre sous tutelle de l’assurance-maladie qui, d’une part, est en très mauvaise santé économique et, d’autre part, ne tient pas ses engagements. » Plutôt que d’aller chercher du côté des pouvoirs publics, le président de l’UDGPO imagine développer des coopérations commerciales, proposer des missions financées par des organisations et négocier des engagements avec les laboratoires pour améliorer la rémunération des officines.
Force de frappe
Sur le fond, ensuite, l’UDGPO exprime le regret de n’être jamais conviée à négocier les changements de cap de la profession. Et ce, malgré les 94 % de titulaires que représentent les groupements et les actions que l’UDGPO a maintes fois engagées pour défendre la profession et « pallier les carences de l’Ordre des pharmaciens et des syndicats représentatifs », avance Laurent Filoche. Et sur ce point, difficile de ne pas reconnaître les efforts fournis par les groupements en faveur de la profession. Ces dernières années, l’UDGPO a obtenu gain de cause dans de nombreuses affaires. Un premier succès a été remporté en 2017 contre Shop-Apotheke, pour concurrence déloyale, après que ce dernier a distribué dans ses colis des flyers promettant une réduction de prix sur des médicaments de 5 % pour toute commande supérieure à 30 euros, voire de 10 % si la facture dépassait 60 euros. Puis, en 2022, une victoire en appel contre l’ennemi juré des pharmaciens, Michel-Édouard Leclerc, l’arrêt jugeant mensongère l’une des publicités de l’enseigne selon laquelle un pharmacien se trouve dans chacune de ses parapharmacies. Ou encore, une procédure fleuve (huit ans !) opposant l’UDGPO au géant européen de la vente en ligne Doc Morris qui a abouti en février 2024, à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), donnant le droit aux États membres d’interdire les plateformes de vente de médicaments sans prescription.
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