À retenir
- Le rhume est une pathologie virale. Les virus du rhume se transmettent par voie aérienne ou par manuportage.
- Les symptômes disparaissent généralement en 8 à 10 jours ; une toux peut persister pendant encore une quinzaine de jours.
- Le traitement est symptomatique. S’y associent lavages de nez et éventuellement sprays désinfectants pour éviter les surinfections, antipyrétiques si nécessaire.
- En raison d’un ensemble d’effets indésirables jugés graves, les spécialités à base de pseudoéphédrine sont dispensées uniquement sur prescription médicale depuis le 11 décembre 2024.
- En prévention, rappeler les mesures barrières (port du masque, lavage régulier des mains, aération…).
Définitions
- Rhinite : inflammation de la muqueuse des fosses nasales.
- Rhino-pharyngite : infection virale bénigne, contagieuse et fréquente se caractérisant par un écoulement du nez durant quelques jours. D’autres symptômes, tels que l’enrouement, la toux, les maux de tête peuvent être présents.
- Rhinorrhée : écoulement de sécrétions, claires ou infectées, par le nez. Elle peut être antérieure (l'écoulement passe en avant par les fosses nasales) ou postérieur (écoulement dans la gorge en position allongée).
- Toux : symptôme fréquent lié, dans la majorité des cas, à une affection des voies respiratoires. Elle correspond à une expiration brusque et bruyante, volontaire ou réflexe, visant à expulser les sécrétions ou corps étrangers encombrant l’arbre respiratoire. La toux aiguë, récente, transitoire et survenant dans un contexte souvent infectieux se différencie d’une toux chronique persistant depuis plus de 3 semaines. La toux se caractérise aussi soit en toux sèche, non productive, irritante et fatigante, déclenchée par la stimulation des récepteurs tussigènes situés dans les voies aériennes et pulmonaires, soit en toux grasse, productive et à respecter car utile.
Physiopathologie
Les rhinites aiguës sont essentiellement liées à des virus ou des bactéries (scarlatine, diphtérie). Parmi les rhinites aiguës se trouve la rhino-pharyngite, pathologie très contagieuse grâce à la transmissibilité des virus en cause : rhinovirus, virus influenzae, para-influenzae et adénovirus pour les plus courants.
Il s’agit d’une inflammation du pharynx associée à une atteinte des fosses nasales. Les personnes âgées, les nourrissons et les enfants y sont particulièrement sensibles. Les virus du rhume se transmettent par voie aérienne ou par manuportage, d’où l’importance du lavage des mains et du port du masque afin de limiter la contagion.
La maladie se traduit par un début brutal avec éternuements en salve, larmoiements, mal de gorge, enrouement, céphalées, sensation de tête lourde, écoulement nasal clair et abondant, sans fièvre excepté chez les plus jeunes. Deux à trois jours plus tard, la rhinorrhée devient plus épaisse et s’accompagne d’une obstruction nasale bilatérale, associée éventuellement à une perte de goût et d’odorat, et d’une toux sèche. Les symptômes disparaissent généralement en 8 à 10 jours même si la toux peut persister pendant encore une quinzaine de jours. Attention aux infections secondaires telles que sinusite, bronchite ou otite, favorisées chez les personnes fragiles.
Chez le nourrisson, une perturbation de l’alimentation peut avoir lieu avec un risque d’anorexie. Des vomissements, liés à l’ingestion des glaires nasales et des diarrhées peuvent compléter le tableau de rhino-pharyngite.
Le tableau des rhinites chroniques comprend une rhinorrhée, une obstruction nasale continue ou discontinue, unilatérale ou bilatérale, des éternuements en salves, une perte de l’odorat et des céphalées. Ces symptômes persistent pendant plus de 3 mois et bien souvent, la cause est idiopathique.
Enfin, la rhinite allergique touche préférentiellement les sujets jeunes, âgés entre 10 et 30 ans. La rhinite allergique peut être liée aux pollens des végétaux, il s’agit alors du « rhume des foins » survenant au printemps et en été. Mais la rhinite allergique peut également se déclencher le reste de l’année par des allergènes domestiques tels que les acariens, les poussières, les poils d’animaux et les moisissures.
8 à 10 jours, c’est la durée des symptômes du rhume
Conduite à tenir
Direction le médecin
Le conseil officinal ne suffira pas devant les symptômes suivants : fièvre élevée ou persistance d’une fièvre de plus de 48 heures, douleur nasale importante, signes d’otite (surtout chez l’enfant) et présence de sang dans les sécrétions.
Si la rhinite s’accompagne d’une toux sèche avec douleur thoracique violente, il peut s’agir d’un pneumothorax. La consultation médicale est alors fortement recommandée, notamment chez les personnes fragiles (patient asthmatique, atteint de BPCO, diabétique ou immunodéprimé).
Si les symptômes n’évoluent pas favorablement au-delà de 10 jours, une surinfection bactérienne est possible et nécessite alors une antibiothérapie.
Les règles hygiéno-diététiques
Associées au traitement, elles sont indispensables pour favoriser la guérison. Rappeler ainsi l’importance du lavage des mains à l’eau et savon ou au gel hydro-alcoolique ainsi que de tousser dans le creux du coude. Les fosses nasales doivent être lavées avec des solutés d’eau de mer ou du sérum physiologique. Les mouchoirs à usage unique doivent être favorisés aux mouchoirs en tissu.
La maison ne doit pas être surchauffée et les chambres humidifiées pour éviter l’irritation des voies aériennes supérieures. L’habitation doit être régulièrement aérée. Les changements de température brutaux, l’exposition au tabac ou la poussière sont à éviter.
L’hydratation doit être abondante, notamment avec des boissons chaudes et l’usage d’infusions à base d’eucalyptus ou de thym.
La toux chez les enfants de moins de 2 ans
Ce sont les mesures hygiéno-diététiques qui priment avec des lavages de nez fréquents et réguliers à l’aide de pipettes de sérum physiologique, d’une solution nasale ou d’un mouche-bébé.
S’assurer également de la bonne hydratation de l’enfant en faisant attention à la température dans sa chambre (entre 18 et 21 °C) et de ne pas l’exposer au tabac.
Qu’en est-il de la pseudoéphédrine ?
Il s’agit d’un vasoconstricteur oral présent dans de nombreuses spécialités indiquées pour soulager les symptômes du rhume. Or, en raison de l’augmentation du risque d’accidents vasculaires cérébraux et d’infarctus du myocarde, sa délivrance est contre-indiquée chez les patients souffrant de pathologies cardiovasculaires, chez la femme enceinte, en cas de glaucome à angle fermé, de problèmes rénaux et d’antécédents de convulsions. En outre, la pseudoéphédrine est récemment suspectée d’être à l’origine de cas déclarés de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible.
Devant l’ensemble de ces effets indésirables jugés graves, les spécialités à base de pseudoéphédrine sont désormais dispensées uniquement sur prescription médicale depuis le 11 décembre 2024.
Les produits du conseil
Le traitement de la rhinopharyngite simple et des rhinites est symptomatique. S’y associent antipyrétiques, lavages de nez et éventuellement sprays désinfectants pour éviter les surinfections.
Prévention
Les compléments à base de vitamines, acides aminés ou probiotiques n’ont pas démontré de preuves solides de leur efficacité. En prévention du rhume, les mesures barrières (port du masque, lavage régulier des mains, aération…) sont à rappeler.
Les lavages de nez
Ils s’effectuent avec sérum physiologique, de l’eau de mer isotonique (Physiomer, Stérimar…) ou de solution de lavage comme Prorhinel contenant un antiseptique et un fluidifiant, plusieurs fois dans la journée, notamment avant la prise alimentaire chez le nourrisson.
Ces lavages diminuent la gêne respiratoire en désobstruant les fosses nasales. Ils sont suivis d’un mouchage avec éventuellement un « mouche-bébé » chez les plus jeunes. Des désinfectants locaux en gouttes nasales peuvent être proposés pour limiter une surinfection.
Traitements locaux
Les applications sur la poitrine ou le dos de Vicks Vaporub (contre-indiquées en dessous de l’âge de 36 mois) et de Bronchodermine (contre-indiquée chez l’enfant de moins de 30 mois) permettent de décongestionner les voies respiratoires. Les inhalations chaudes (Balsolène, Calyptol inhalant…) ont des actions désinfectantes et décongestionnantes grâce à leurs actifs tels que le benjoin, les huiles essentielles d’eucalyptus, de niaouli, de pin, de romarin, de lavande… Ces solutions doivent être diluées dans de l’eau chaude mais non bouillante. Elles sont réservées à l’adulte de plus de 12 ans, sans antécédent d’épilepsie.
Enfin, les suppositoires de Coquelusédal permettent de soulager la toux. Ils peuvent être administrés chez les nourrissons.
Les antipyrétiques
Le paracétamol est la molécule de référence chez le nourrisson, l’enfant, l’adulte, la femme enceinte et allaitante et la personne âgée.
La posologie est de 0,5 à 1 g toutes les 6 heures (4 g maximum par 24 heures) chez les adultes et de 15 mg/kg toutes les 6 heures chez l’enfant. La molécule est contre-indiquée en cas de pathologie hépatique.
Traitements spécifiques du rhume
Seuls les traitements à base d’anti-histaminiques (comme Fervex) restent autorisés sans prescription médicale. Ils permettent de diminuer les éternuements et l’écoulement nasal. Ils peuvent être à l’origine de somnolence, de troubles de l’équilibre ou de vertiges.
Ils ne doivent pas être conseillés en cas de risque de glaucome par fermeture de l'angle, en cas de risque de rétention urinaire liée à des troubles urétro-prostatiques, chez des personnes conduisant des véhicules, utilisant des machines ou déjà sous traitement anti-histaminique. En cas de prise d’alcool, le risque de somnolence augmente.
En complément
En homéopathie, les spécialités Alium cepa composé, Coryzalia et Sinuspax regroupant plusieurs souches peuvent être conseillées à la place des unitaires pour faciliter l’observance du traitement homéopathique. Pour le début de la rhino-pharyngite avec mal de gorge, peuvent être proposées Apis mellifica 15 CH en dose à renouveler si besoin ainsi que les spécialités Homeogène 9 ou Homéovox. La spécialité Oscillococcinum (2 doses par jour sur 2 à 3 jours) peut aussi être proposée dès le début des symptômes.
Si la rhinite est associée à une toux sèche, peuvent être conseillées les souches suivantes : Drosera 5 CH (si la toux se présente sous forme de quintes suffocantes et est aggravée la nuit), Chamomilla 7 CH en cas de toux irritante ou encore Drosera composé : 10 gouttes 3 fois par jour ou 5 granules 2 fois par jour.
Les spécialités homéopathiques peuvent aussi être données dont Stodal disponible en sirop (avec alcool) et en granules, Stodaline, correspondant à un sirop sans alcool ni excipient sucré, indiqué dès l’âge de 2 ans ou Drosetux pour la toux sèche (à partir de 2 ans). Le nouveau sirop Stodal plantes, composé de pin sylvestre, guimauve et plantain lancéolé, est quant à lui indiqué pour apaiser les voies respiratoires (nez, gorge et bronches), dès l’âge de 3 ans.
Enfin, en cas d’irritation de la lèvre supérieure et des orifices du nez par mouchages fréquents, il est possible d’appliquer un topique cicatrisant.
Aromathérapie et phytothérapie
Les plantes d’eucalyptus (Eucalyptus globulus) et de thym (Thymus vulgaris) sont connues pour leur action apaisante au niveau des voies respiratoires. Le sureau (Sambucus nigra) permet d’améliorer les symptômes du rhume et, comme l’échinacée (Echinacea purpurea), peut être conseillé en prévention des pathologies bénignes de la sphère respiratoire.
Du côté des huiles essentielles, celles d’eucalyptus globuleux, eucalyptus radié, de laurier noble, de menthe poivrée, de myrte rouge, de niaouli, de ravintsara et de romarin officinal à 1.8-cinéole peuvent être conseillées, toujours diluées, pour améliorer la symptomatologie et en l’absence de contre-indications (jeunes enfants, femme enceinte ou allaitante, antécédent d’asthme, d’allergie ou de convulsions). Pour le thym, préférer l’HE à linalol, moins irritante pour les muqueuses que l’HE de thym à thymol.
Testez-vous
1. Les virus principaux responsables de la rhino-pharyngite sont :
a) Les adénovirus ;
b) Les rotavirus ;
c) E. coli ;
d) les rhinovirus.
2. La pseudoéphédrine est :
a) Un vasodilatateur par voie orale ;
b) Peut être à l’origine de troubles cardiaques ;
c) Est contre-indiquée en cas de glaucome à angle fermé ;
d) Retirée du marché.
3. Le lavage de nez :
a) Se fait par de l’eau du robinet ;
b) Se fait par du sérum physiologique ou de l’eau de mer ;
c) Est contre-indiqué chez les nourrissons ;
d) Peut être suivi par l’administration de gouttes nasales.
Réponses : 1. a) et d) ; 2. b) et c) ; 3. b) et d).
Cas de comptoir
Le contexte :
M. Jean, 45 ans : « J’ai l’habitude de prendre Humex Rhume l’hiver, pour guérir plus vite. Est-ce que je peux en avoir une boîte ? »
Votre réponse :
« La spécialité Humex Rhume comprenant un antalgique (paracétamol), un vasoconstricteur (chlorhydrate de pseudoéphédrine) et un antihistaminique (maléate de chlorphénamine) n’est plus disponible sans prescription médicale. Pour atténuer les symptômes du rhume, le lavage du nez est le premier traitement, associé éventuellement à des gouttes nasales ou des inhalations. »
 
                        
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