Menacé depuis plusieurs années, le métier de préparateurs pourrait disparaître des pharmacies des cantons romands d’ici à 2028. En cause, la volonté des pouvoirs publics de mettre fin à une dérogation permettant aux préparateurs de tenir l’officine en l’absence du pharmacien.
L’idée n’est pas nouvelle. En 2008, déjà, une loi fédérale de la Santé visait à mettre fin à l’exception romande qui voulait que les préparateurs puissent remplacer ponctuellement les pharmaciens à la tête de leur officine. Une pétition initiée par l’Association genevoise des préparateurs en pharmacie avait alors recueilli 30 000 signatures. Depuis la tolérance était de mise. Et la situation perdurait permettant aux préparateurs en pharmacie de Genève et des cantons francophones d’exercer à la place du pharmacien dans des situations précises : maladie, formation mais aussi congés de celui-ci.
Mais, comme l’alerte le quotidien « La tribune de Genève » dans son édition du 27 janvier, c’en est désormais terminé de cette dérogation en vigueur depuis 65 ans. Le Département de la Santé et des mobilités a décidé de faire cesser le laxisme dont font preuve certains titulaires et de faire respecter strictement la loi fédérale de la Santé. « Depuis de nombreuses années, cette question continue de faire l’objet d’interprétations, parfois abusives (remplacements très répétitifs) menant certaines pharmacies hors des clous, là où certaines s’en tiennent rigoureusement à la législation », déclare le Département de la Santé et des mobilités, cité par la « Tribune de Genève ». Par conséquent, les quelques dizaines préparateurs en pharmacie encore en exercice (la formation n’existe plus depuis le début des années 2000) craignent pour leur avenir. Car le titulaire sera soit dans l’obligation d’embaucher un pharmacien, soit de baisser le salaire du préparateur au niveau du salaire de l’assistant en pharmacie, moins bien formé et donc moins payé. De plus, ce fonctionnement dérogatoire est particulièrement favorable aux petites officines qui devront trouver désormais une alternative. Mais c’était sans compter sur les appuis politiques dont bénéficie la profession. Des députés ont ainsi pris parti pour le maintien du dispositif avec, pour argument, l’absence d’erreur imputée à un préparateur dans ces conditions d’exercice. À l’issue de négociations avec les pouvoirs publics, l’Association genevoise des préparateurs en pharmacie a finalement obtenu un sursis jusqu’en 2028. À cette date, les préparateurs auront dû trouver un reclassement.
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