C’était il y a un peu plus de 40 ans. En 1984, la ministre Yvette Roudy lançait officiellement le chantier de la féminisation des noms et des métiers. Au cœur du débat, une référence ancienne à la position officielle de l’Académie française, en date de 1635, qui fixe les règles d’usage du français et postule que la fonction prime sur le genre. Quid alors de la pharmacie ? Doit-on dire pharmacienne ou pharmacien ? Si la question n’est pas nouvelle, sa réponse, elle, a considérablement changé au gré des débats et des évolutions sociétales. Ainsi l’usage désuet du terme « pharmacienne » pour désigner l’épouse du pharmacien diplômé, qui a longtemps perduré, n’a pas résisté au vent de modernisation d’après-guerre. Lorsqu’en 1953, la « Revue d’histoire de la pharmacie » posait clairement la question : « Doit-on dire d’une diplômée " pharmacien " ou " pharmacienne " ? », notre confrère, Jean Vasse*, y répondait ainsi : « Le mot "pharmacienne" n’aurait jamais dû être admis dans notre vocabulaire, mais maintenant qu’il y est, on aurait bien de la peine à l’en chasser. J’aurais préféré que le mot " pharmacienne " désignât l’épouse non diplômée du pharmacien, à l’instar de la maréchale et de la colonelle… Mais la langue vit, elle n’est pas figée. Les néologismes bien forgés doivent s’imposer. Et " pharmacienne " est de ceux-là. Il est probable que l’Académie l’adoptera. Puisque nos confrères de sexe féminin sont devenues des consœurs, qu’à l’avenir, la Faculté accepte de modifier son vocabulaire et leur délivre un diplôme de "pharmacienne". »
L’Académie a dit “oui” et cela fait bien longtemps – c’est heureux -, que les femmes diplômées sont appelées pharmaciennes. Pour ce qui est de la Faculté, le vœu du très « progressiste » Jean Vasse n’est qu’à moitié exaucé, car les diplômes d’aujourd’hui affichent le titre, on ne peut plus neutre, de « Docteur en pharmacie »… En matière de réduction des inégalités, les mentalités évoluent lentement. Mais on peut raisonnablement espérer qu’elles continuent d’évoluer. Pas jusqu’au point, quand même, qu’un jour le mari de la pharmacienne soit appelé « pharmacien »…
* Vasse Jean. Question XXVI : Doit-on dire d’une diplômée « pharmacien » ou « pharmacienne » ? In : Revue d’histoire de la pharmacie, 41e année, N. 137, 1953. pp. 86-88.
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