Les débats houleux sur l’aide médicale d’État se sont rejoués lors des séances sur le projet de loi de finance pour 2025. La loi adoptée, l’AME reste en place sans modification du panier de soins, mais avec un budget compliqué.
Première étape d’un parcours législatif interminable, la France s’est dotée d’un premier budget : la loi de finance pour 2025 a été publiée au « Journal officiel » du 15 février, en attendant l’adoption (probable) du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, en dernière relecture au Sénat à partir du 17 février.
Après des dérapages économiques, il a fallu faire des coupes dans le budget. L’aide médicale d’État (AME), toujours sujet à de vifs débats, est concernée. Alors que le Sénat avait proposé de réduire de 200 millions d’euros le budget alloué par l’ex-Premier ministre Barnier pour 2025 et d’adapter le modèle de prise en charge des soins programmés non urgent, l’AME voit finalement son budget diminuer de 111 millions d’euros, restant ainsi à son niveau de 2024 à environ 1,3 milliard d’euros. Le panier de soins n’a pas été modifié.
L’enveloppe reste donc constante, dans un contexte où le nombre de bénéficiaires s’accélère, d’après le rapport sur l’AME rédigé par Claude Evin et Patrick Stefanini en décembre 2023. En effet, la direction de la sécurité sociale anticipe une hausse de 1,1 % du nombre de bénéficiaires pour 2025, notamment +1,2 % pour les bénéficiaires de soins de ville, + 1,1 % pour les produits de santé et +5 % pour les bénéficiaires de prestations hospitalières.
Mais le débat sur le sujet n’est pas clos. En commission mixte paritaire, sénateurs et députés ont estimé qu’un « débat budgétaire n'est pas le lieu pour discuter de l'AME » et certains parlementaires militent pour réviser le panier de soins.
Plus globalement, la loi de finance pour 2025 vise à réduire le déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB), alors qu’il a dérapé à 6,1 % en 2024 (4,4 % attendus), en comptant sur une croissance du PIB de +0,9 % et une prévision d’inflation à + 1,4 %. Des prévisions jugées « un peu optimistes » par le Haut Conseil des finances publiques.
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