Recommander la vaccination des adolescents contre les infections à papillomavirus (HPV) n’est pas suffisant pour atteindre 80 % de couverture vaccinale d’ici à 2030, estime la Ligue contre le cancer. Il est temps, selon l’association, de rendre cette vaccination obligatoire. Les pays qui l’ont fait prévoient d’éradiquer le cancer de l’utérus dans les années qui viennent.
Une fille de 15 ans sur deux (54,6 %) – et un garçon sur quatre (25,9 %) - ont reçu, en moyenne en France, une première dose du vaccin contre les infections à papillomavirus humain (HPV). Toutefois, ce taux tombe à moins de 50 % en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (46,6 %), Île-de-France (45,8 %) et Corse (45,5 %) où la vaccination (au moins une dose sur deux) est la plus faible de métropole. Il chute encore plus en Guyane (29,3 %), à La Réunion (24,4 %) et en Martinique (21,9 %). « Ces disparités freinent la France dans son objectif de 80 % de couverture vaccinale d’ici à 2030, objectif essentiel pour limiter la propagation des HPV et le développement des cancers associés », regrette la Ligue contre le cancer.
La vaccination, qui prévient jusqu'à 90 % des infections HPV à l'origine de 6 400 cancers chaque année (col de l’utérus, vagin, vulve, pénis, anus et oropharynx) est actuellement recommandée pour les adolescentes et adolescents de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans. Depuis l'année scolaire 2023-2024, les élèves de 5e peuvent être vaccinés gratuitement, sous réserve d'une autorisation de leurs deux parents, dans les collèges publics et les établissements privés volontaires. La vaccination a certes progressé ces dernières années, mais la couverture reste très en dessous des objectifs. Avec plus de 3 100 nouveaux cas et plus de 1 100 décès par an, le cancer du col de l'utérus « reste un problème de santé publique majeur », rappelle Santé publique France.
« Tant que le vaccin sera facultatif, la Ligue contre le cancer et ses 103 comités répondront présents pour encourager toujours plus d’adolescents à se faire vacciner, à se protéger et à protéger les autres, martèle Philippe Bergerot, son président. La Ligue contre le cancer mène des actions sur le terrain. Outre l’organisation d’une centaine d’ateliers ludo-éducatifs sur le HPV en 5e, chaque année, à Paris, et la formation des professionnels de santé et des enseignants de 5e en Ille-et-Vilaine, la Ligue contre le cancer prend également en charge la part non remboursée du vaccin, en dehors des campagnes scolaires, en Loire-Atlantique. « Une dose de vaccin coûte 115 euros dont 35 % à la charge de la personne qui souhaite l’acheter en pharmacie et se faire vacciner en libéral. Un schéma vaccinal complet nécessite au moins deux doses, soit 80,50 euros de reste à charge. Un coût non négligeable pour les personnes sans complémentaire santé », explique la Ligue. Auprès des pharmacies partenaires, l’ONG s’acquitte directement du montant, sans frais à avancer pour les personnes.
« Mais il est temps de rendre ce vaccin (contre le HPV) obligatoire. C’est la seule manière d’assurer une couverture universelle, d’éliminer les inégalités et d’éradiquer les cancers HPV. C’est à la fois une mesure de santé et de justice », affirme Philippe Bergerot. Le vaccin a, en effet, fait ses preuves en Australie et dans les pays scandinaves, qui ont démarré leur campagne de vaccination au milieu des années 2000 et atteint une couverture vaccinale de près de 90 %. Le Danemark a annoncé, le 14 avril, qu’il devrait avoir éradiqué le cancer de l’utérus d'ici à 2040. Dans ce pays, le vaccin est gratuit et a été introduit chez les filles en 2008-2009 et en 2019 chez les garçons. Le taux de vaccination est de 89 % pour ados de 12 ans pour la première dose. « Ce sera la première fois qu'un type de cancer disparaît », s’est félicitée la Ligue danoise de lutte contre le cancer. De son côté, la Suède prévoit l’éradication du cancer du col de l’utérus sur son territoire encore plus tôt, d’ici à 2027.
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