Le Quotidien du pharmacien.- La crise sanitaire aura-t-elle un impact sur le marché de la transaction officinale ?
Jérôme Capon.- Il est trop tôt pour le dire. Nous observons cependant un redémarrage. Depuis une quinzaine de jours, le marché frisonne de nouveau. Je pense toutefois qu’en toute logique les acquéreurs vont avoir tendance à regarder les évolutions de plus près, quitte à attendre un peu plus longtemps pour voir comment l’activité redémarre et surtout sur quel timing. Cela dépendra aussi de la nature de l’acquisition, si on rachète un fonds de commerce, ce sera plus simple que pour une acquisition de parts. Lorsqu’on achète des parts, on achète un actif et un passif, il faut tenir compte de ce passif et considérer le niveau de la dette, notamment si un prêt garanti par l’État (PGE) ou des aides ont été mis en place. Il faut aussi tenir compte de la trésorerie existante… Quant aux cédants, ils vont tenter de vendre au même prix, même si la crise pourra être un facteur déclenchant pour un certain nombre de titulaires, la courbe des âges atteste qu’ils sont nombreux à être proches de la retraite. Pour autant, ils ne seront pas prêts à brader leur officine, à juste titre !
Quelles typologies d’officine émergent de cette période de confinement ?
De manière générale, la crise a aggravé la situation des officines en difficulté. Celles qui étaient saines avant s’en sortiront grâce notamment aux aides qui leur sont octroyées. On observe un redémarrage plus rapide dans les officines de proximité, dans les centres-villes et les quartiers, là où il y a de la vie. C’est en revanche plus compliqué dans les officines situées dans les centres commerciaux, et tout particulièrement dans les centres commerciaux spécialisés, c’est-à-dire dépourvus de grandes surfaces alimentaires. La crise a bougé les lignes et la reprise ne s’effectuera pas à la même vitesse. Les consommateurs vont être amenés à faire évoluer leur mode de consommation. Cependant, dans leur ensemble, ces officines vont progressivement elles aussi retrouver leur niveau d’avant la crise.
Est-ce à dire que l’épidémie bénéficiera à la transaction des pharmacies de quartier ?
Ce que nous avions observé au cours de ces dernières années, c’est-à-dire un marché marqué par des prix relativement stables et une très forte dispersion, devrait se confirmer. Les dispersions risquent de s'accentuer avec la crise sanitaire. La stabilisation du marché des officines avec un chiffre d’affaires aux alentours de 1,5 million d'euros va sans aucun doute être renforcée. En revanche, une hausse des prix sur cette typologie d’officines qui sont essentiellement des officines de primo installation ne serait pas saine pour le marché.
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