Le Quotidien du pharmacien.- A quand remonte le développement des cosmétiques DIY ?
Christelle de Valière.- Vers 2005-2006, on a vu ouvrir les premières boutiques et sites internet permettant de se procurer des ingrédients. Un phénomène qui a pris de l’ampleur, si bien que j’ai déjà vu vendu en officine des kits de cosmétiques à faire soi-même.
Pourquoi un tel intérêt de la clientèle pour le DIY en cosmétiques ?
Je pense que l’attrait pour la fabrication maison de cosmétiques est lié à une volonté de maîtrise de la composition de ses propres produits alors que certains ingrédients industriels ont alimenté nombre de polémiques. En raison de l’évolution de l’environnement, de plus en plus de personnes présentent des peaux sensibles et ont déjà réagi à certains cosmétiques vendus dans le commerce. S’ajoutent des considérations écologiques – avec une volonté de réduire et réutiliser les conditionnements, d’augmenter le délai de conservation des produits, etc. Sans compter le plaisir du faire soi-même – qui se retrouve aussi dans d’autres activités de la vie quotidienne (cuisine, couture, etc.).
Dans quelle mesure cette mode peut-elle se révéler problématique ?
Je constate des problématiques d’hygiène, le besoin de stériliser n’étant pas véhiculé par les influenceuses beauté. La traçabilité et l’étiquetage sont aussi insuffisants alors qu’en cas de réaction, il faut pouvoir se souvenir de ce qu’on a utilisé dans le produit incriminé – même s’il s’agit d’huiles essentielles, d’huiles végétales ou d’eaux florales de qualité –, et de son mode de fabrication. Concernant les formules toutes prêtes proposées par certaines entreprises ou diffusées sur internet, les dosages indiqués sont parfois surprenants, notamment en ce qui concerne les huiles essentielles : alors que les cosmétiques destinés à une application sur le visage ne doivent pas contenir plus de 0,1 % d’huile essentielle, ces recettes incitent souvent à utiliser des huiles essentielles trop nombreuses ou en trop grande quantité.
Comment l’équipe officinale peut-elle accompagner ces personnes ?
Les membres de l’équipe ont toute leur place – à condition de s’être informés sur le sujet, car les ingrédients utilisés pour les produits DIY diffèrent de ceux utilisés des cosmétiques classiques. On peut proposer de petits dispositifs tels que des carnets prêts à l’emploi rassemblant des fiches de préparation simple (avec des quantités en pesées plutôt qu’en cuillères), des conseils d’hygiène (comme porter des gants avant de préparer le produit) et un protocole de désinfection allégé, des rappels concernant la nécessité d’étiqueter, etc. Cependant, le public a du mal à imaginer que les préparateurs et les pharmaciens – qu’ils voient seulement vendre des boîtes de médicaments – peuvent les accompagner dans ce type de démarche. En cas de demande d’huile essentielle ou d’autres ingrédients potentiels de cosmétiques maison, c’est à l’équipe officinale d’être proactive et de proposer des conseils concernant le DIY.
Interview – « Il faut accompagner la mode des cosmétiques faits maison »
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Publié le 24/04/2025
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Selon Christelle de Valière, préparatrice formatrice, l’équipe officinale pourrait contribuer à encadrer le do it yourself (DIY), pratique qui consiste à réaliser soi-même ses cosmétiques, en vogue dans d’autres espaces de vente, comme les magasins bio.

Crédit photo : Marie Bonte
Propos recueillis par Irène Lacamp
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Source : Le Quotidien du Pharmacien
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