Le Quotidien du pharmacien.- Votre URPS travaille sur la santé des femmes de l’adolescence à la femme âgée. D’où vient cette volonté ?
Delphine Chadoutaud.- En 2023, avant même d’être présidente, j’ai souhaité que l’on aborde la santé sexuelle pour que le pharmacien participe à une sexualité épanouie des patients à tous les âges. Certains pharmaciens sont restés sur des positions prises lors de la délivrance de la contraception d’urgence en officine et qui n’ont plus lieu d’être. Il est hors de question qu’une jeune fille ait peur de demander une contraception d’urgence en pharmacie. Ou qu’une femme sous hormonothérapie ne puisse aborder l’impact sur sa libido. Notre rôle est de dédramatiser.
La sexualité est-elle un sujet difficile à aborder au comptoir ?
C’est un sujet tabou qui ne devrait pas l’être au sein d’une profession de santé. Les patients devraient se sentir à l’aise de nous en parler et nous, compétents pour les aider. Le simple fait que l’URPS travaille à un DPC validant sur le thème de « la sexualité, des risques à l’épanouissement » participe de cette dédramatisation. Cette formation que nous mettons sur pied avec le CRIPS et la Société française de lutte contre le sida, s’adressera aux tous ceux qui souhaitent mieux gérer une IST, une PrEP, une contraception, et tous les troubles liés à la libido… Ils pourront la suivre en candidat libre ou avec validation des connaissances. Et, à la demande de nos membres, nous travaillerons également sur l’accueil des personnes en transition de genre.
Je veux pouvoir prescrire la première contraception d’une ado
Vous souhaitez, par ailleurs, expérimenter la prescription de la contraception. Pourquoi ?
À ce jour, si je veux sécuriser la première contraception d’une adolescente, ma seule option est de l’envoyer vers la PMI et je ne suis pas sûre qu’elle s’y rendra. J’aimerais pouvoir, comme la PMI, prendre en charge les 3 premiers mois de contraception de manière anonyme et gratuite. À l’URPS, nous en parlons depuis dix ans, mais c’était trop tôt. Les gynécologues s’y opposaient. Le nombre d’IVG ne diminuant pas, ils sont désormais davantage enclins à élargir la prescription de la pilule à d’autres professionnels de santé. Le protocole devrait prévoir qui fait les bilans sanguins de suivi, comment on passe le relais à un médecin pour pérenniser la contraception, etc. C’est un chantier immense sur lequel nous discutons avec l’Ordre.
Autre sujet, celui de la ménopause. L’URPS prévoit une soirée d’information le 18 juin à l’université Paris – Saclay.
Le traitement de la ménopause continue de pâtir d’idées reçues, à la suite de l’étude américaine de 2002 qui a alerté sur un lien potentiel avec le cancer. L’état de l’art a évolué, mais seules 6 % des Françaises bénéficient du traitement hormonal aujourd’hui. Nous avons perdu quasiment une génération de médecins et pharmaciens, non formés sur ce sujet, alors que les hormones, le mode d’administration et la population concernée ont changé.
La féminisation de la profession rend-elle les officinaux plus sensibles à ces sujets ?
En tout cas, ils sont plus partants à se former. Il est important que les hommes pharmaciens, comme les hommes gynéco, soient également équipés pour recevoir la parole des patientes et les orienter.
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