Le coût des études de pharmacie s’accroît d’année en année et pèse sur les étudiants, mais aussi sur leurs résultats, selon une enquête menée par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).
L’ANEPF publie son dossier sur le coût de la rentrée 2025-2026 pour les étudiants en deuxième année de pharmacie, auquel s’ajoutent les données du rapport sur la précarité réalisé par le précédent bureau.
Les chiffres sont préoccupants. Le coût de la rentrée a encore augmenté : un étudiant de deuxième année dépense en moyenne 3 190 euros contre 3 095 euros l’année précédente, soit une augmentation de 3,06 %.
Près de six étudiants en pharmacie sur dix déclarent avoir des difficultés financières et près d’un sur deux a déjà renoncé à se chauffer pour réaliser des économies. Plus grave encore, 52 % affirment avoir sauté un repas pour des raisons budgétaires. Ces situations précaires conduisent près de trois futurs pharmaciens sur dix à exercer un emploi salarié pour améliorer leur niveau de vie. « Je travaille à côté des cours, mais notre présence est obligatoire à tous les enseignements, les profs font l’appel et notent les absents. Cela entraîne une pénalité le jour du partiel. On part avec un désavantage ou des points en moins. Cependant, si je ne travaille pas, je ne peux pas étudier car je finance l’intégralité de ma vie étudiante seule », raconte une jeune femme qui a souhaité rester anonyme. Un salariat qui n’est pas sans conséquences sur la scolarité : « Un étudiant avec une activité rémunérée consacre 11 heures hebdomadaires de moins à son travail personnel, ce qui pèse de facto sur les performances aux examens », déplore Syrine Ayed, porte-parole de l’ANEPF.
Parmi les mesures demandées par l’ANEPF pour répondre à ces besoins, figure la vente à moindre coût des invendus alimentaires de la journée du CROUS (pour réduire le gaspillage et alléger le budget alimentation des étudiants), et un accès universel aux bourses. Cet accès serait basé sur les besoins sociaux réels de chaque étudiant, indépendamment de la situation familiale, et prendrait en compte le contexte économique et géographique de chaque territoire. « En d’autres termes, nous demandons un accès aux bourses qui ne soit pas conditionné par les revenus des parents - lesquels n’aident pas toujours leur enfant y compris lorsqu'ils le pourraient - et qui intègre les différences territoriales de coût de la vie et des loyers, argumente Syrine Ayed. La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) a, par exemple, estimé qu’il pouvait y avoir jusqu’à 200 euros de différence entre un loyer en Île-de-France et dans le reste du pays. »
Par ailleurs, l’ANEPF rappelle que son fonds de dotation attribuera cette année encore des aides ponctuelles et des bourses d’été. « Le choix de devenir pharmacien ne doit jamais être conditionné par le milieu social d’origine ni par la capacité financière de l’étudiant », martèle la porte-parole de l’association.
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