Le Quotidien du pharmacien.- Les critiques à l’égard de la téléconsultation sont-elles exagérées ?
Dr Julie Salomon.- Il y a une stigmatisation de la téléconsultation, notamment de la part des syndicats de médecins généralistes. Il peut y avoir de mauvaises pratiques, certaines sociétés peuvent avoir tendance à inciter les médecins à faire de l’abattage, mais ce n’est pas parce que certains le font mal qu’il faut généraliser. Une société de téléconsultation n’a pas de droit de regard sur ce que va prescrire un médecin, en revanche lorsque nous avons de mauvais retours venant des patients ou des pharmaciens, si nous constatons que le temps de consultation est anormalement court, nous mettons fin au contrat du praticien. Chaque mois, nous écartons en moyenne une dizaine de médecins. Nous utilisons aussi des indicateurs qui nous permettent de vérifier si un médecin prescrit des antibiotiques bien plus fréquemment que la moyenne par exemple. Dans ce cas nous rappelons des conseils de bonnes pratiques en se basant sur les référentiels de sociétés savantes.
Les bornes ou cabines de téléconsultation ne sont pas rentables pour les pharmaciens aujourd’hui… Ont-elles un avenir selon vous ?
Selon un sondage que nous avions commandé en 2023, 94 % des téléconsultations se font directement depuis le téléphone ou l’ordinateur du patient. La téléconsultation via une borne ou une cabine est donc extrêmement marginale. L’intérêt de ces appareils c’est notamment le fait qu’ils disposent d’outils connectés. Sauf que, dans les faits, on se rend bien compte qu’ils sont très peu utilisés. Le but de la téléconsultation c’est surtout de pouvoir consulter un médecin rapidement, si l’on doit attendre longtemps au milieu d’une pharmacie que l’un d’eux soit disponible via une borne ce n’est pas intéressant. Plutôt que d’investir dans un matériel qui ne lui sera pas rentable, il peut être préférable pour le pharmacien de diriger tout simplement le patient vers une application qui propose la téléconsultation en ligne. Avec ce moyen, le patient n’est pas non plus dépendant des horaires d’ouverture de la pharmacie, il peut trouver un médecin 7 jours 7, de 6 heures à 0h.
Est-il réellement possible de réaliser une consultation de bonne qualité lorsqu’on est à distance ?
Rien ne remplace une consultation en présentiel. Cependant, quand un patient a recours à la téléconsultation depuis chez lui, cela peut apporter des informations précieuses au praticien. En pédiatrie ou en santé mentale par exemple, on peut voir dans quel environnement vit le patient, c’est un peu comme faire une visite à domicile. La téléconsultation peut aussi servir à effectuer un triage, quand des patients vont consulter un chirurgien orthopédiste et que ce dernier se rend compte, à distance, que leur trouble nécessite plutôt une consultation chez un rhumatologue, il peut orienter le patient sans perdre trop de temps. À distance il est également possible d’évaluer le degré d’urgence d’une situation médicale et d’agir en conséquence.
Une idée de l’assurance-maladie
Médicaments, pansements : quelle est cette expérimentation contre le gaspillage ?
Négociations salariales
Révision de la grille des salaires : ce qui va changer
Mécénat Chirurgie Cardiaque
Challenge cœurs actifs, le tour du monde de Pharmactiv
Cas de comptoir
« Tant qu’il y aura... » Giphar !