Pour renforcer le réseau des quelque 7 200 pharmacies rurales implantées dans des communes italiennes de moins de 5 000 habitants, le gouvernement italien a lancé au printemps, un appel à projet public d’un montant de 81,5 millions d’euros dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR). L’objectif de cette démarche est de soutenir et de renforcer le rôle de ces officines qui constituent le seul point d’accès aux soins dans des zones marquées par la désertification médicale et le vieillissement de la population.
Un financement à fonds perdu
En décembre 2021 pendant la pandémie de coronavirus, un projet identique avait été lancé par l’Agence pour la cohésion territoriale qui avait débloqué 100 millions d’euros pour aider les pharmacies rurales situées dans des communes de moins de 3 000 habitants à se moderniser et à élargir leur palette de services. Avec ce nouvel appel à projet public, chaque officine candidate pourra bénéficier d’un soutien à fonds perdu de 44 260 euros, une enveloppe qui devrait couvrir au moins les deux tiers du coût du projet présenté. Comme en 2021, l’objectif de cette opération est de permettre aux bénéficiaires de moderniser leurs espaces, développer et renforcer la prise en charge des maladies chroniques notamment en ce qui concerne l’assistance à domicile, la télémédecine et les diagnostics de premier et deuxième niveaux. Enfin, d’utiliser le dossier médical électronique (DME) et de suivre des cours de formation spécifique pour élargir leur rayon de compétences.
Un double bémol
Alors que certains pays européens s’interrogent sur l’avenir de leurs pharmacies rurales comme la France ou encore l’Allemagne actuellement confrontée à un record de fermetures et pas seulement en milieu rural, la péninsule fait un double pari. Primo, elle veut que les officines situées dans des territoires marqués par la désertification médicale et une population vieillissante participent activement à la santé publique locale. Elle veut aussi combler le fossé pour créer une égalité territoriale. Dans un contexte national où, 80 % des petites communes ne disposent d’aucune structure de soin et que 13 % sont privées de médecin généraliste, la pharmacie rurale apparaît désormais comme le dernier rempart sanitaire. Elle peut et, surtout, doit devenir le point de référence pour la communauté locale a récemment déclaré Tommaso Foti, ministre des Affaires européennes et des Politiques de cohésion et du PNRR. L’objectif est sacrément ambitieux et peut-être difficile à concrétiser compte tenu de la lenteur de la bureaucratie italienne à laquelle s’ajoute un autre handicap, celui de la fragmentation des compétences entre l'État et les collectivités locales.
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