Un numéro de l'émission Cash Investigation diffusé ce jeudi soir sur « France 2 » aborde la question de la transmission des données de santé, notamment à des entreprises de statistiques comme IQVIA. Un reportage qui met en cause les pharmacies, « accusées » de ne pas informer les patients sur ce point.
Entreprise privée, IQVIA récolte les données des 14 000 officines du réseau Pharmastat (soit 60 % des pharmacies du pays). Une transmission de données pour lesquelles les pharmaciens sont rémunérés et qu'exploite IQVIA pour réaliser des études de marché notamment. Si ces informations sont communiquées à IQVIA de manière pseudonymisée (l'entreprise n'a ainsi accès qu'à l'âge et au sexe du patient), le pharmacien est tenu d'informer les patients si les données de ces derniers sont transmises à cette entreprise (ou à une autre). Or, selon les journalistes de Cash investigation, sur 200 officines visitées, aucune n'avait disposé dans l'espace de vente l'affichette qui permet d'informer les patients sur la collecte de leurs données et sur la possibilité de s'opposer à leur exploitation.
La mise en lumière de ce sujet dans une émission de télévision grand public risque de pousser quelques patients à interroger leur pharmacien dans les jours qui viennent. L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a donc tenu à sensibiliser les confrères avant la diffusion du reportage. « Les patients peuvent s’opposer à la collecte de leurs données, notamment pour IQVIA. Vous devez les informer de cette possibilité en affichant le document transmis par IQVIA ou OSPHARM. » Un document disponible en ligne et transmis en janvier dernier aux officinaux qui collaborent avec Pharmastat. Comme le souligne également la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « pour s’opposer au traitement de ses données personnelles, le patient doit s’adresser au pharmacien qui, au moment de l’introduction de sa carte Vitale, scannera un code-barres fourni par IQVIA ». Une procédure également détaillée en ligne.
Avant même sa diffusion, le reportage de France 2 a déjà provoqué de nombreuses réactions, notamment celle de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) qui a promis de « diligenter des contrôles » dans les pharmacies.
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