Submergés par les contraintes administratives, le poids des pénuries et l’insécurité croissante, des pharmaciens finissent par craquer. C’est sans compter les difficultés économiques qui s’amoncellent et rendent le métier de plus en plus compliqué, comme le signale l’USPO. Selon le syndicat, le quotidien devient ainsi de plus en plus éprouvant, « poussant certains pharmaciens au burn-out, voire à commettre l’irréparable. L’un de nos confrères parisiens a récemment mis fin à ses jours, victime d’une dépression liée aux graves difficultés économiques de son officine ».
Alarmé par ce malaise de la profession, l’USPO relaie également le témoignage d’une consœur. Après 25 ans d’engagement au service de ses patients et de l’évolution de la profession, elle jette l’éponge, « usée par des mesures d’économie totalement inadaptées, des politiques déconnectées du terrain ». Un exercice de plus en plus difficile qui a provoqué « un burn-out récidivant », conduisant la titulaire à vendre son officine.
Des aides entre pairs
Pourtant, le syndicat en est convaincu, les drames peuvent être évités. « Il est encore temps d’agir. Il est urgent que les pouvoirs publics prennent la mesure du malaise qui frappe la profession et mettent en place des solutions adaptées pour préserver notre système de santé et ceux qui le font vivre au quotidien. » Au-delà de la démarche syndicale, les pharmaciens et les étudiants en pharmacie peuvent compter sur le soutien de dispositifs d’écoute tels que l’association Soins aux professionnels de santé (SPS). Le principe de cette plateforme d’écoute (Tel : 0805 23 23 36) est de proposer des entretiens avec des psychologues qui, au besoin, orienteront le professionnel en souffrance vers un professionnel spécialisé ou une structure d'accueil.
Des aides entre pairs ont également été lancées. C’est le cas du Programme M. (Tel : 01 40 54 53 77) basé sur l’écoute confraternelle, initialement destiné aux médecins en souffrance, qui s’est ouvert aux pharmaciens il y a tout juste deux ans. Ou encore, plus spécifique à la profession, le projet ADOP (Aide et dispositif d’orientation des pharmaciens). Créé il y a dix ans par les pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes, il a été étendu à l’ensemble du territoire en 2020 au début de la pandémie. Son numéro vert, le 0800 73 69 59, accessible en permanence, permet de joindre un confrère bénévole de l’association tout en conservant son anonymat, pour lui exposer ses difficultés. Le réseau compte une vingtaine de pharmaciens volontaires réguliers « formés à l’écoute active par des spécialistes en thérapies comportementales et cognitives », qui assurent une écoute continue grâce à un système d’astreinte téléphonique en toute confidentialité. Un partenariat durable a été noué entre ADOP et le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), en lien notamment avec les référents sécurité dans les régions. En 2024, 526 pharmaciens ont appelé ADOP, soit 6 % de plus qu’un an auparavant.
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