Ce sont 130 000 infirmiers diplômés ou futurs diplômés, soit cinq promotions, auxquels la prescription de vaccins n’est pas autorisée. En cause, une lacune dans leur cursus de formation.
« Cinq promotions sacrifiées, avec une perte de chance pour les patients », c’est le constat lapidaire que fait Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers SNPI CFE-CGC. Au total, 130 000 infirmiers ou élèves infirmiers sont ou seront privés du droit de prescrire les vaccins du calendrier vaccinal. Et ce, en dépit de l’arrêté du 8 août 2023 qui autorise les infirmiers à prescrire tous les vaccins du calendrier vaccinal, pourvu qu’ils aient suivi une formation de 10 h 30 sur leurs quelque 4 600 heures d’études. Cela fait bientôt deux ans que cette avancée, très attendue de la profession, aurait dû être actée et faire l’objet d’une révision du cursus de formation. Mais aucune instruction nationale n’a, pour l’instant, été donnée pour intégrer la prescription vaccinale à la formation en soins infirmiers, ni aucun rattrapage systématique n’a été prévu pour les diplômés de 2024 à 2028. « Cette formation ne sera intégrée au référentiel de formation qu’à compter de septembre 2026 », déclare Thierry Amouroux. Par conséquent, la première promotion d’infirmiers pleinement habilitée à prescrire ne sortira qu’en juin 2029 ! D’ici là, les diplômés ou futurs diplômés devront se former à leurs frais, ou inciter leurs patients à repasser par la case médecin, voire à s’adresser directement à leur pharmacien !
Thierry Amouroux ne cache pas son irritation face à ce paradoxe, les pouvoirs publics ne cessant de réclamer une meilleure couverture vaccinale de la population. Cette situation en rappelle une autre. L’éducation thérapeutique du patient (ETP), qui est censée accompagner les patients dans la compréhension, l’adhésion, et la gestion de leur traitement, relève des compétences des infirmiers depuis 2018. À condition qu’ils aient suivi une formation de 40 heures. Or, souligne le syndicaliste, « sept ans plus tard, cette formation n’est toujours pas intégrée au programme national des Instituts de formations en soins infirmiers (IFSI). Chaque année, ce sont 25 000 étudiants infirmiers sortent sans cette compétence pourtant réglementaire ».
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