L’exposition durant l’enfance à la colibactine, une toxine bactérienne produite par certaines souches d’Escherichia coli, imprimerait une signature génétique distincte dans l’ADN des colonocytes, qui augmenterait le risque de développer un cancer colorectal avant l’âge de 50 ans. Une équipe de recherche internationale soupçonne l’exposition durant l’enfance à une toxine bactérienne, la colibactine, d’être à l’origine de « l’épidémie » de cancer colorectal chez les jeunes. Les chercheurs à l’origine de cette découverte pensent ainsi avoir identifié « un coupable microbien potentiel à l’origine de l’augmentation alarmante du nombre de cancers colorectaux précoces ».
Rôle additionnel des expositions environnementales
Si des mutations liées à la colibactine avaient déjà été identifiées dans environ 10 à 15 % des cas de cancer colorectal, « cette étude est la première à démontrer un enrichissement substantiel des mutations liées à la colibactine spécifiquement dans les cas d'apparition précoce », expliquent les auteurs, dont les résultats sont publiés dans la revue Nature.
Les chercheurs ont analysé 981 génomes de cancer colorectal provenant de patients atteints d’une maladie à début précoce (avant 50 ans) ou tardif (après 70 ans) ; les patients vivaient dans onze pays présentant des taux de risque de cancer différents. Les scientifiques ont constaté que des schémas spécifiques de mutations de l’ADN – caractéristiques de l’exposition à la colibactine au début de la vie – étaient retrouvés 3,3 fois plus souvent chez les personnes ayant eu un cancer à début précoce que chez celles à début tardif. Ceci était particulièrement remarquable chez les adultes de moins de 40 ans.
De plus, ces mutations spécifiques étaient également plus fréquentes chez les patients vivant dans les pays où l’incidence des cas d’apparition précoce est élevée. À ce titre, des travaux de la même équipe menés en parallèle ont montré que les cancers colorectaux provenant de certains pays – en particulier l'Argentine, le Brésil, la Colombie, la Russie et la Thaïlande – présentaient une augmentation de certaines signatures mutationnelles ; ces résultats suggèrent que les expositions environnementales locales contribuent au risque de cancer « et que les causes peuvent être différentes d’un pays à l’autre ».
Enfin, les scientifiques ont constaté que les mutations liées à la colibactine représentaient environ 25 % des mutations du gène APC, des mutations pilotes favorisant directement le développement du cancer colorectal. Et les mutations étaient majoritairement retrouvées dans les cancers à microsatellites stables.
« Ceci indique que l'exposition à la colibactine au début de la vie est un facteur déterminant de l'apparition précoce de la maladie », estiment les auteurs stipulant que des travaux supplémentaires seront nécessaires pour établir un lien de causalité.
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