Décarboner le secteur de la santé, poids lourd des émissions de gaz à effets de serre (GES), soit 8 % des émissions nationales, est une priorité du gouvernement. Après plusieurs mois de travail, les autorités liées à la santé et à l’industrie ont validé la première grille méthodologique permettant à l’industrie pharmaceutique d’évaluer l’impact carbone de chacune des présentations de ses médicaments. L’objectif ? Viser des « achats durables » et des « prescriptions écoresponsables », selon les autorités, en commençant par les établissements de santé. La note carbone cumule les émissions de GES à chaque étape du cycle de vie du médicament, « du berceau à la tombe, c’est-à-dire jusqu’à l’excrétion du médicament par le patient », hors déplacement des patients. Obligation pour les industriels, l’éco-score ne sera pas posé sur les boîtes de médicaments et ne sera pas connu du grand public.
« C’est à l’industriel d’évaluer le bilan carbone de son produit pour deux choses : un, permettre à l’acheteur de choisir, à stratégie thérapeutique identique, le médicament qui a le meilleur éco-score. Le prix ne sera donc plus le seul élément déterminant. Deux : permettre aux industriels de progresser en déterminant les leviers d’action et de produire les efforts nécessaires pour décarboner dans tout le cycle de production », résume Pascal Le Guyader, directeur général adjoint du Leem (Les Entreprises du médicament).
Chantier colossal
« De manière absolue, le score carbone d’un médicament ne veut pas dire grand-chose. Ce qui est pertinent, c’est de comparer deux médicaments équivalents, qui ont le même principe actif, le même dosage, la même taille de conditionnement, dans un marché a plusieurs offreurs, où il y a de la concurrence, comme pour les génériques », explique Paul Mirland, responsable Transformation Industrielle du Leem.
En pratique, l’éco-score concerne d’abord les achats publics de médicaments dans les établissements hospitaliers, avec pour avantage de permettre d’intégrer les petits acteurs vertueux dans les appels d’offres. « D’ici juin sera publiée une liste d’une trentaine de DCI sur lesquelles l’éco-score devrait être appliqué en priorité. Ensuite est prévu un élargissement progressif de la liste, qui devrait concerner les molécules qui réalisent un très gros volume de vente », annonce Paul Mirland. Il faudra aussi publier le cahier des charges encadrant la vérification du score par une tierce partie.
Et en ville ? « C’est beaucoup plus lointain. Cela veut dire qu’il faut une information individuelle des médecins de ville et rappelons que l’éco-score ne doit pas supplanter l’ensemble de la chaîne de soin et être prioritaire sur la stratégie thérapeutique. Appliquer l’éco-score en ville est l’un des derniers objectifs. Il faut que le système fonctionne dans les hôpitaux avant d’aller informer les professionnels de santé de ville. Il faudra aussi implémenter des bases de données qui vont alimenter les logiciels de prescription. On n’y est pas encore », conclut Pascal Le Guyader
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