L’expérimentation du cannabis à usage médical étant sur la fin, quel avenir pour les médicaments à base de cannabis et pour les patients ? Pour trancher, le ministre de la Santé Yannick Neuder annonce qu’il se rangera à l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Reste maintenant à saisir l’instance.
Alors qu’il était question d’une généralisation, l’expérimentation du cannabis thérapeutique a pris fin le 31 décembre 2024, suivie d’une « période de transition » de 6 mois pour assurer la continuité de la prise en charge des quelque 1 800 patients en cours de traitement. Et ensuite ?
Interrogé sur « Sud Radio » le 20 février, Yannick Neuder, qui dès sa prise de fonction en décembre 2024 s’est montré favorable à la piste du cannabis médical, notamment pour la prise en charge des douleurs rebelles qui ne sont soulagées que par les cannabinoïdes, a annoncé vouloir passer à l’étape d’après.
« Il faut laisser en France se développer une filière thérapeutique [du cannabis]. On parle de médicaments qui seront évalués par la Haute Autorité de santé », a expliqué le ministre de la Santé chez Jean-Jacques Bourdin, réaffirmant « qu’aucun patient [ne doit avoir] d’interruption de son traitement. Donc tous les patients de cette filière thérapeutique de cannabis vont avoir leur traitement et la HAS va évaluer s’il y a intérêt à agir et si cette voie apporte un effet positif sur la santé, surtout dans la prise en charge de la douleur par rapport à d’autres thérapeutiques. »
Reste à agir. Interrogée par « Le Quotidien du pharmacien », la HAS affirme ne pas encore avoir été saisie de cette évaluation.
Lancée en 2021 sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’expérimentation du cannabis médical a montré que le circuit de prescription et de délivrance (y compris par l’officine) était sécurisé et opérationnel. Les données montrent aussi l’efficacité du cannabis médical dans les indications retenues pour l’expérimentation (douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements, situations palliatives, spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central).
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