Originaire de l'Asie du Sud-Est, le cajeput (Melaleuca cajuputi Powell, Myrtacées) devient un grand arbre d'une vingtaine de mètres de haut dans les forêts humides et un petit arbuste dans les savanes sèches. Le tronc est recouvert d'une épaisse écorce blanchâtre qui s'effeuille comme du papier et les feuilles persistantes, dressées et coriaces allongées sont blanchâtres. Les fleurs à 5 pétales de couleur crème apparaissent à l'extrémité des tiges et sont regroupées en épis cylindriques, d'où émergent de nombreuses longues étamines blanches ou jaunes. Les fruits sont des capsules globuleuses renfermant des graines. Le nom cajeput est originaire de l'indonésien "kaya putih" signifiant écorce blanche d'où son nom de mélaleuque blanc. Depuis l'Antiquité, l'écorce sert à rendre étanche les coques des bateaux en Malaisie. L'huile essentielle est connue des médecines populaires d'Asie du sud-Est et de la médecine ayurvédique pour soulager les affections respiratoires, les infections cutanées, les douleurs articulaires et pour chasser les insectes. Les Allemands importent de l'huile essentielle anti-infectieuse des Indes néerlandaises depuis le XVIIe siècle. Le Dr Valnet la considère comme un antimicrobien à large spectre vis-à-vis des infections pulmonaire, intestinale et urinaire et l’indique également dans les parasitoses intestinales, l'hystérie et les névralgies.
Une action répellente
Les feuilles distillées à la vapeur d'eau fournissent une huile essentielle à odeur balsamique et camphrée. Elle renferme principalement du 1,8 cinéole ainsi que du terpinéol et du linalol.
Des effets antibactérien (staphylocoque doré), antiviral (corona virus) et antifongique (Aspergillus flavus) ont été démontrés ainsi qu'une action expectorante et mucolytique en stimulant les glandes exocrines des muqueuses respiratoires. De plus, une activité antispasmodique sur les muscles lisses de la trachée est mise en évidence et une étude a montré son rôle préventif vis-à-vis du SARS-Cov-2 en inhibant sa fixation sur la protéine enzyme de conversion de l'angiotensine-2.
Les propriétés antioxydante et anti-inflammatoire sont confirmées : l'huile essentielle réduit les médiateurs impliqués dans la réaction inflammatoire comme les leucotriènes-B4, le thromboxane-B2 et les prostaglandines E2 et le TNF. Des essais cliniques chez des patients atteints d'asthme chronique montrent des résultats significatifs vis-à-vis des médiateurs pro-inflammatoires.
Le cajeput se montre efficace contre les poux et les moustiques vecteurs de la dengue, de l'encéphalite et du paludisme avec une action répellente pendant 8 heures en application locale. Il faut se méfier des confusions d’espèces car le genre Melaleuca en comporte 290 différentes ; l'huile essentielle de M. cajuputi ne contient pas de méthyl eugénol alors que M. leucadendra peut en contenir jusqu'à 90 %.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Ed Ouest France, 236 p.
Se soigner avec l’aromathérapie (2022) Fleurentin J., Ed Ouest France, 112 p.
www.ethnopharmacologia.org
Repères
L'huile essentielle de cajeput est indiquée par inhalation, diffusion ou voie orale dans les affections bronchopulmonaires comme le rhume, le mal de gorge ou la toux, en application locale, diluée dans une huile végétale, contre les douleurs articulaires ou musculaires et comme répellent des insectes. Elle est déconseillée chez la femme enceinte ou allaitante, chez l'enfant de moins de 30 mois et chez les personnes sujettes à des épilepsies ou convulsions.
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