L'application concomitante d’un antimoustique et d’une crème solaire diminue significativement l'effet protecteur UVB de la crème solaire, selon une étude menée par des chercheurs de Montpellier.
Face à la propagation dans la plupart des départements français du moustique-tigre, un moustique diurne, l’usage avait jusqu’alors retenu une application combinée ou successive de crème solaire et de répulsif antimoustique. Une étude, menée par des chercheurs de l’Institut des sciences de l'évolution de Montpellier, l’université de Montpellier et le CNRS, conclut qu’il faut bannir ces pratiques. En effet, ses résultats, publiés dans la revue « Parasites and Vectors », pointent une diminution de la protection anti-UV « dans le cas d’un mélange entre crème solaire et répulsif antimoustique ». Pour les produits mixtes, « se présentant comme porteurs des deux protections à la fois, les données obtenues sont moins catégoriques », notent les chercheurs ajoutant que « des études complémentaires sont nécessaires pour affermir et étendre ces premiers résultats ».
Ces données reposent sur l’évaluation de l'efficacité et de la sécurité de trois produits cosmétiques couramment commercialisés dans la région de Montpellier (Hérault) : une crème solaire contenant des filtres UV, un antimoustique avec l'actif synthétique IR3535, et un produit associant un insectifuge naturel et une crème solaire.
Les chercheurs ont eu recours à une nouvelle méthode d’analyse combinant l’utilisation de biopsies (plus fiable que des tests sur des cellules cultivées in vitro) et l’intelligence artificielle, permettant d'évaluer les dommages cutanés après un stress oxydatif ou une exposition aux UV. À l’occasion de la publication de ces résultats, l’équipe montpelliéraine que leur méthodologie pourrait être étendue au diagnostic et à l’évaluation des dommages cutanés dans le cas d’expositions aux pesticides, à la pollution de l’air et à la contamination de l’eau.
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