Entre autres mesures visant à lutter contre le gaspillage, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) plaide pour allonger les durées de conservation des médicaments. Elle lance un appel à l’industrie pharmaceutique pour entrer dans une phase pilote, baptisée « Longue vie aux médicaments ».
Le magazine « Que Choisir » avait lancé un pavé dans la mare en octobre 2024 en affirmant que dans 80 % des cas, les médicaments restent efficaces à 90 % après leur date de péremption. En théorie, ce constat offre une piste intéressante pour réduire le gaspillage des médicaments, améliorer l’état des stocks et générer moins de déchets.
En pratique, allonger la durée de conservation des médicaments nécessite une modification de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), appuyée par de nouvelles études de stabilité. D’autant que les chiffres de pharmacovigilance parlent d’eux-mêmes : d’après le ministre de la Santé interrogé lors d’une séance de Questions au gouvernement en avril dernier, l'ANSM a reçu, depuis 2011, 810 cas mentionnant la prise de médicaments périmés, détériorés ou mal conservés. Parmi ces 810 cas, 177 ont présenté un ou plusieurs effets indésirables, dont 17 mentionnent un risque d'inefficacité ou une suspicion d'inefficacité.
Pour autant, l’ANSM trouve que les dates de péremption sont courtes : « La majorité des médicaments autorisés en France ont une durée de conservation de 2 à 3 ans, tandis que moins de 10 % d’entre eux atteignent 5 ans. Ces durées relativement courtes entraînent la destruction inutile de milliers de boîtes. »
Convaincue des bénéfices apportés par l’allongement de la durée de vie des médicaments, et pour répondre à ses engagements écologiques, l’ANSM propose d’accompagner les industriels qui ont l’intention de déposer, dans les cinq prochaines années, une demande de modification d’AMM en vue d’augmenter la durée de conservation de leurs médicaments. S’ouvre ainsi une phase pilote que l’ANSM a justement baptisée « Longue vie aux médicaments ». En contrepartie, les laboratoires sélectionnés s’engagent à fournir tout élément illustrant les bénéfices ou les limites de la démarche ainsi que des données portant sur la réduction du gaspillage médicamenteux, la réduction des contraintes logistiques et l’éventuelle baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Les mesures pour réduire le gaspillage des médicaments ne s’arrêtent pas là. L’ANSM attend les résultats de l’étude PERIMED qui analyse la composition des médicaments non utilisés rendus par les patients à leur pharmacien, en vue d’identifier de nouveaux leviers. Rendez-vous en décembre.
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