L’exposition au plomb de la population via la consommation d’eau courante constitue un objectif prioritaire de santé publique selon l'ANSES.
Le traitement par ajout d’acide phosphorique ou orthophosphates, entrepris par dix usines de production d’eau d’Ile de France, permet une amélioration sensible de la qualité d’eau courante destinée à la consommation humaine. Mais cette technique, qui consiste à former une couche protectrice sur les canalisations, évitant ainsi la dissolution du plomb, n’est pas suffisante.
Saisie sur l’intérêt de maintenir le traitement aux orthophosphates, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), à l’origine de cet avis, préconise le recours à des stratégies supplémentaires. Elles consisteraient à traiter les eaux au niveau de l’étape de production, par neutralisation, reminéralisation ou décarbonatation, et à poursuivre le remplacement des branchements du domaine public ainsi que des canalisations du réseau privé.
De même, l’ANSES insiste sur un renforcement de l’information auprès des professionnels et des usagers, en particulier ceux vivant dans un habitat ancien. À leur intention, l'agence rappelle des mesures simples, comme de laisser couler l’eau avant de la prélever pour les usages de boisson ou de cuisson des aliments, ou encore de ne pas utiliser l’eau du circuit d’eau chaude pour la préparation de boissons et de denrées alimentaires, une température élevée favorisant la dissolution des métaux.
Les effets du plomb, néfastes pour la santé, sont corrélés à une concentration supérieure à 10 µg/L, limite fixée par la réglementation. Or elle est encore trop fréquente dans l'eau de consommation courante, selon l'ANSES qui, dans une étude de l’alimentation totale infantile, publiée en septembre 2016, révélait que l’exposition moyenne au plomb atteint 14 % chez les enfants âgés de 13 à 36 mois.
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